Serges Reggiani
 


IL SUFFIRAIT DE PRESQUE RIEN
paroles: Gérard Bourgeois musique: Jean-Max Rivière

Il suffirait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise «je t'aime»
Que je te prenne par la main
Pour t'emmener à Saint-Germain
T'offrir un autre café-crème

Mais pourquoi faire du cinéma,
Fillette, allez, regarde-moi
Et vois les rides qui nous séparent
À quoi bon jouer la comédie
Du vieil amant qui rajeunit
Toi-même ferais semblant d'y croire

Vraiment, de quoi aurions-nous l'air
J'entends déjà les commentaires:
«Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,
Elle au printemps, lui en hiver?»

Il suffirait de presque rien
Pourtant personne, tu le sais bien,
Ne repasse par sa jeunesse
Ne sois pas stupide et comprends
Si j'avais comme toi vingt ans
Je te couvrirais de promesses

Allons... bon, voilà ton sourire
Qui tourne à l'eau et qui chavire
Je ne veux pas que tu sois triste
Imagine ta vie demain
Tout à côté d'un clown en train
De faire son dernier tour de piste

Vraiment, de quoi aurais-tu l'air
J'entends déjà les commentaires:
«Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,
Elle au printemps, lui en hiver?»

C'est un autre que moi demain
Qui t'emmènera à Saint-Germain
Prendre le premier café-crème
Il suffisait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise «je t'aime»


Les loups

1. Les hommes avaient perdu le goût
De vivre, et se foutaient de tout
Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
Pour eux c'était qu'du cinéma
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait l'paysage...alors.

Les loups, ououh! ououououh!
Les loups étaient loin de Paris
En Croatie, en Germanie
Les loups étaient loin de Paris
J'aimais ton rire, charmante Elvire
Les loups étaient loin de Paris.

2. Mais ça fait cinquante lieues
Dans une nuit à queue-leu-leu
Dès que ça flaire une ripaille
De morts sur un champ de bataille
Dès que la peur hante les rues -
Les loups s'en viennent la nuit venue ... alors

Les loups, ououh! ououououh!
Les loups ont regardé vers Paris
De Croatie, de Germanie
Les loups ont regardé vers Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Les loups regardent vers Paris.

3. Et v'la qu'il fit un rude hiver
Cent congestions en fait divers
Volets clos, on claquait des dents
Même dans les beaux arrondissements
Et personne n'osait plus le soir,
Affronter la neige des boulevards!... alors

Des loups ououh! ououououh!
Des loups sont entrés dans Paris
par Issy, l'autre par Ivry
Deux loups sont entrés dans Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Deux loups sont entrés dans Paris.

4. Le premier n'avait plus qu'un oeil
C'était un vieux mâle de Krivoî
Il installa ses dix femelles
Dans le maigre square de Grenelle
Et nourrit ses deux cents petits
Avec les enfants de Passy ... alors

Cent loups, ououh! ououououh!
Cent loups sont entrés dans Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Cent loups sont entrés dans Paris
Cessez de rire charmante Elvire
Cent loups sont entrés dans Paris.

5. Le deuxième n'avait que trois pattes
C'était un loup gris des Carpathes
Qu'on appelait Carêm'-Prenant
Il fit faire gras à ses enfants
Et leur offrit six ministères
Et tous les gardiens des fourrières...  alors

Les loups ououh!ououououh!
Les loups ont envahi Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups ont envahi Paris
Cessez de rire charmante Elvire
Les loups ont envahi Paris.

6. Attirés par l'odeur du sang
Il en vint des mille et des cents
Faire carouss' liesse et bombanco
Dans ce foutu pays de France
Jusqu'à c'que les hommes aient retrouvé
L'amour et la fraternité.... alors

Les loups ououh! Ououououh!
Les loups sont sortis de Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups sont sortis de Paris
J'aime tant rire, charmante Elvire
Les loups sont sortis de Paris.


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