Edith Piaf

Mon manège à moi
Tu me fais tourner le tête
Mon manège à moi, c'est toi
Je suis toujours à la fête
Quand tu me tiens dans tes bras

Je ferais le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde
Pour m'étourdir autant que toi...

Ah! Ce qu'on est bien tous les deux
Quand on est ensemble nous deux
Quelle vie on a tous les deux
Quand on s'aime comme nous deux

On pourrait changer de planète
Tant que j'ai mon coeur près du tien
J'entends les flons-flons de la fête
Et la terre n'y est pour rien

Ah oui! Parlons-en de la terre
Pour qui elle se prend la terre?
Ma parole, y'a qu'elle sur terre!!
Y'a qu'elle pour faire tant de mystères!

Mais pour nous y'a pas d'problèmes
Car c'est pour la vie qu'on s'aime
Et si y'avait pas de vie, même,
Nous on s'aimerait quand même

Car...

Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi, c'est toi
Je suis toujours à la fête
Quand tu me tiens dans tes bras

Je ferais le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde...
Mon manège à moi, c'est toi!


La Vie En Rose
Des Yeux Qui Font Baisser Les Miens
Un Rire Qui Se Perd Sur Sa Bouche
Voila Le Portrait Sans Retouche
De L'homme Auguel J'appartiens

Quand Il Me Prend Dans Ses Bras,
Il Me Parle Tout Bas
Je Vois La Vie En Rose,
Il Me Dit Des Mots D'amour
Des Mots De Tous Les Jours,
Et Ca Me Fait Quelques Choses
Il Est Entre Dans Mon Coeur,
Une Part De Bonheur
Dont Je Connais La Cause,
C'est Lui Pour Moi, Moi Pour Lui
Dans La Vie Il Me L'a Dit,
L'a Jure Pour La Vie,
Et Des Que Je L'apercois
Alors Je Sens En Moi,
Mon Coeur Qui Bat...

Des Nuits D'amour A Plus Finir
Un Grand Bonheur Qui Prend Sa Place
Les Ennuis, Des Chagrins S'effacent
Heureux, Heureux A En Mourir


Non, Je Ne Regrette Rien
Non, Rien De Rien,
Non, Je Ne Regrette Rien
Ni Le Bien Qu'on M'a Fait,
Ni Le Mal Tout Ca M'est Bien Egal
Non, Rien De Rien,
Non, Je Ne Regrette Rien
C'est Paye, Balaye,
Oublie, Je Me Fous Du Passe

Avec Mes Souvenirs J'ai Allume Le Feu
Mes Shagrins, Mes Plaisirs, Je N'ai Plus Besoin D'eux
Balaye Les Amours Avec Leurs Tremolos
Balaye Pour Toujours Je Reparas A Zero

Non, Rien De Rien,
Non, Je Ne Regrette Rien
Ni Le Bien Qu'on M'a Fait,
Ni Le Mal Tout Ca M'est Bien Egal
Non, Rien De Rien,
Non, Je Ne Regrette Rien
Car Ma Vie, Car Me Joies
Aujourd'hui Ca Commence Avec Toi


Padam... Padam...
Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens
Un jour cet air me rendra folle
Cent fois j'ai voulu dire pourquoi
Mais il m'a coupé la parole
Il parle toujours avant moi
Et sa voix couvre ma voix

Padam...padam...padam...
Il arrive en courant derrière moi
Padam...padam...padam...
Il me fait le coup du souviens-toi
Padam...padam...padam...
C'est un air qui me montre du doigt
Et je traîne après moi comme un drôle d'erreur
Cet air qui sait tout par coeur

Il dit: "Rappelle-toi tes amours
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas
Avec tes souvenirs sur les bras...
" Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours

Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze-juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu" en voilà par paquets
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue
...
Écoutez le chahut qu'il me fait
...
Comme si tout mon passé défilait
...
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat...
Qui bat comme un coeur de bois...


La Foule
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras...

Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Écrasés l'un contre l'autre
Nous ne formons qu'un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l'un et l'autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.

Entraînés par la foule qui s'élance
Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s'envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux...

Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l'arracher d'entre mes bras...

Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Nous éloigne l'un de l'autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix
S'étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur, de fureur et de rage
Et je pleure...

Entraînée par la foule qui s'élance
Et qui danse
Une folle farandole
Je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole
L'homme qu'elle m'avait donné
Et que je n'ai jamais retrouvé...


Hymne à l'amour
Le ciel bleu sur nous peut s'effondre
Et la terre peut bien s'écrouler
Peu mímporte si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu'l'amour inond'ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu mímporte les problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais tendre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais

Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour la vie t'arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'imensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu'on s'aiment
Dieu réunit ceux qui s'aiment


Milord

Allez, venez, Milord!
Vous asseoir à ma table;
Il fait si froid, dehors,
Ici c'est confortable.
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises,
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord,
Vous n'm'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port,
Qu'une ombre de la rue...
 
Pourtant j'vous ai frôlé
Quand vous passiez hier,
Vous n'étiez pas peu fier,
Dame! Le ciel vous comblait:
Votre foulard de soie
Flottant sur vos épaules,
Vous aviez le beau rôle,
On aurait dit le roi...
Vous marchiez en vainqueur
Au bras d'une demoiselle
Mon Dieu!... Qu'elle était belle...
J'en ai froid dans le coeur...
 
Allez, venez, Milord!
Vous asseoir à ma table;
Il fait si froid, dehors,
Ici c'est confortable.
Laissez-vous faire, Milord,
Et prenez bien vos aises,
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord,
Vous n'm'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Qu'une ombre de la rue...
 
Dire qu'il suffit parfois
Qu'il y ait un navire
Pour que tout se déchire
Quand le navire s'en va...
Il emmenait avec lui
La douce aux yeux si tendres
Qui n'a pas su comprendre
Qu'elle brisait votre vie
L'amour, ça fait pleurer
Comme quoi l'existence
Ça vous donne toutes les chances
Pour les reprendre après...
 
Allez, venez, Milord!
Vous avez l'air d'un môme!
Laissez-vous faire, Milord,
Venez dans mon royaume:
Je soigne les remords,
Je chante la romance,
Je chante les milords
Qui n'ont pas eu de chance!
Regardez-moi, Milord,
Vous n'm'avez jamais vue...
...Mais... vous pleurez, Milord?
Ça... j'l'aurais jamais cru!...
 
Eh ben, voyons, Milord!
Souriez-moi, Milord!
...Mieux qu' ça! Un p'tit effort...
Voilà, c'est ça!
Allez, riez, Milord!
Allez, chantez, Milord!
La-la-la...
 
...
Mais oui, dansez, Milord!
La-la-la... Bravo Milord!
La-la-la... Encore Milord!... La-la-la...
 
Paroles de Georges Moustaki
Musique de Marguerite Monnot
enr. 5 juin 1959


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