Jacques Higelin et Eddy Louiss (Higelin/Luoiss)
Seul
dans le silence
insondable de la nuit
Manhattan dans une chambre d’hôtel
somnifère contre l’insomnie
A quelle oreille confier le poids d’un chagrin
quelle rieveuse éveillée
entendra dans la nuit
battre mon cœur
le temps n’attend pas, il suit son cours
le temps n’entend rien aux chansons d’amour
insensible il passe et tire à bout portant
sur les marchands de souvenirs
Où que tu sois je te retrouverai un jour
si loin que je paraisse, tu me retrouveras
au détour d’un rêve ou bien autour de la place
des retrouvailles
où l’on s’est vu pour la dernière et la
première fois de nos
envies
Seul
entre les rails
de l’abandon, de l’oubli
déconnecté du monde extérieur
où tu recommences ta vie
Les sanglots longs des violons de l’automne
déposent en mon âme
le chant si monotone
de la douleur
Je voudrais pas claquer sans te revoir
sur le quai de la gare où tu m’as plaqué
sans un regret, sans un remords
pour la beauté
de nos corps à corps
même si rein ne va plus, si les jeux sont faits
souviens-toi de la trouble attirance
des enfants de l’amour pour les jeux interdits
et n’oublie jamais
que la danse des âmes est inscrite au cœur
du grand livre d’or du bonheur
Dans la salle d'attente
De la gare de Nantes
J'attends
Un vieux légionaire
S'endort sur sa bière en chialant
Qu'est-ce que j'donnerais pas pour être au chaud
Dans les bras de cette fille de Saint Ma-lo
Qui serrait son matelot sur le quai
J'ouvre un magazine et je vois
Une jolie p'tite rousse
Qui s'tape une mousse au chocolat
Ses lèvres gourmandes
M'invitent à en prendre avec elle
Rien qu'une cuillère
Avant qu'sa grandmère
Ne revienne
Dans la salle d'attente
de la gare de Nantes
J'attends
Juste le retour du printemps
J'suis un genre de loup solitaire
J'agresse les fillettes et leur mère
Quand j'ai rien à me mettre sous la dent
Je grimpe dans un wagon restaurant
Y a là une bonne douzaine de rombières
Qui finissent leur partie de poker
J'en balance trois par la portière
Et les autres suivent en chantant
Le controleur me rentre dedans
Et comme j'aime pas ses manières
J'y plante mes crocs dans sa visière
Et terminus tout le monde descend
Dans le banlieue banlieue boogie
Banlieue boogie rock'n blues
Banlieue banlieue boogie
Banlieue boogie rock'n blues
Qu'est bourré d'assassins
De mercenaires de fonctionnaires
Un pauv'gosse qu'a un gros chagrin
Vient de s'allonger sous mon train
Du ciel crasseux tombe de la bruine
Pendant qu'j'ai l'moral qui tombe en ruines
Un légionnaire de Tataouine
M'embrasse et veut me casser la gueule
Parti de rien comme un vrai zonard
T'as toutes les chances d'arriver nulle part
Reçu avec la mention zéro
A moins qu'ce soit douze balles dans la peau
C'est le banlieue....
T'as beau qêtre qu'un vieux loup solitaire
Qu'a l'fond du caractère blindé
Y'a des quais d'gare les soirs d'hiver
Qui t'filent une méchante envie d'chialer
Surtout quand l'dernier omnibus
T'a largué juste au p'tit matin
Avec ton blues et tes vieilles puces
Qu'ont rendez-vous avec leur chien
En ces grands instants pathétiques
Plus personne crache sur le fric
Faudrait pas trop qu'tu désespères
Toi qu'est d'lautre côté d'la barrière
Parait qu'le bon dieu s'est flingué
Quand il a appris qu'dans la misère
L'homme est un loup pour son frère
Qu'avait pas l'air de le regretter
Si j'te raconte tout ça ce soir
C'est qu'j'ai chopé un vieux coup d'cafard
Mais j'pense que t'as aut' chose à faire
Qu'à écouter les loups solitaires
Déconner
Je ne peux plus dire je t'aime
Ne me demande pas pourquoi
Je ne ressens-se ni joie ni peine
Quand tes yeux se posent sur moi
Si la solitude te pèse
Quand tu viens à passer par là
Et qu'un ami t'a oublié
Tu peux toujours compter sur moi
Je ne peux plus dire je t'aime Hm Hm
Sans donner ma langue à couper
Trop de serpents sous les caresses
Trop d'amours à couteaux tirés
Si dure que soit la solitude
Elle te ramène à ton destin
La loi du grand amour est rude
Pour qui s'est trompé de chemin
Je ne peux plus dire je t'aime
Ne me demande pas pourquoi
Toi et moi ne sont plus les mêmes
Pourquoi l'amour vient et s'en va
Si lasolitude te pèse
Quand le estin te mène ici
Et qu'un ami t'a oublié
Tub peux toujours compter sur moi
Et qu'un ami vienne à manquer
Tu peux toujours compter sur moi
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Tournent les machines
Qui s'encrassent et se détraquent
Se calaminent
Et souvent tombent en panne
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Mon coeur bat
Mon coeur bat
Et quand il tombera en panne
Surtout ne t'inquiète pas
Car le tien continuera de battre
Comme le coeur de mes frères
D'amour et de colère
A travers le mien
O bébé
La mort est toujours proche
La mort est toujours là
J'ai l'cerveau qui résonne
Comme une vieille cloche félée
baby bébé
La mort est toujours proche
La mort est toujours là
J'comprends pas c'qu'on m'reproche
Ni qui je suis ni c'que j'fous là
Mais bébé la mort
la mort est le berceau de la vie
laisse moi te
Rouler une galoche
à la santé de l'amour fou
Pour compenser toutes ces taloches
Que la vie a filé
A mon papa
Garde le feeling au bout des doigts
Au bout des seins
Au creux des hanches
Et laisse le monter sur mes planches
Surtout ne le retiens pas
Loin des nostalgies résignées
Fais voir ta grâce et ta beauté
Dignes et jolies
Dignes et jolies
S'éclater sur le bois de mes planches
Frapper du pied claquer de doigts
Chanter la folie la jouissance
L'amour de la vie
Digne et jolie
Jusq'uà c'que mon coeur flanche
Oh bébé
la mort est toujours proche
Bébé baby
La mort est le berceau de la vie
Je n'sais pas c'qu'il m'a pris ce matin
Quand j'me suis réveillé- é
Je m'voyais déjà parti sur un voilier
Dans les pays lointains-ains
Au bord d'une plage avec une belle fille
Qui m'batte à la nage et qui m'déshabille
Pendant qu'j'gambille
Autour d'un poisson chat
Est-c'que t'endends c'que j'vois
Eh Micky c'est toi qu'as composé l'morceau, prends l'solo...
Aujourd'hui pas moyen de s'arracher
A cette putain de flemme
Ma tigresse tout auréolée de ses tresses
Me caresse la couenne
Quand elle a peur de vivre ou d'mourir
J'm'arrange toujours pour la faire souffrir
Jusqu'à c'qu'elle pleure qu'elle pleure de rire
Dans mes bras
à qui l'tour
Je suis amoureux d'une cigarette
Toute la sainte journée elle me colle au bec
Eh Lucie si t'restes un peu d'ferraille
Ravitaille moi d'un paquet d'gris
Que je m'en grille aussitôt
A la place de ce satané vieux mégot
Je suis amoureux d'une cigarette
Sans elle j'ai l'air d'un pousin cherchant son omellette
Eh Suzon si t'restes un peu d'pognon
Ramène moi donc un paquet d'blond
Que je m'en roule une aussi sec
A la place de ce satané vieux mégot
A
Je l'aime bien épaisse
Roulée comme une papesse
Dans son fourreau zigzag à bord gommé
B
Quand au bout de la langue
Je la lèche elle tangue
Fumante elle frémit sous la morsure de mon dentier Hé
hé
Je suis amoureux d'une cigarette
Elle a la rondeur d'un sein qu'on mord ou qu'on tète
Eh Jenny Y aura une taf' pour toi
Si tu penses à mon paquet d'gris
Magne-toi car j'ai bientôt fini
De tirer sur ce satané vieux mégot
Le jour va bientôt se lever sur la baie de Calvi
La la la la la-la la
Je lève mon verre le coeur gros offert aux amis de Tao
Vivez heureux aujourd'hui
Demain il sera trop tard
Mon coeur se rappelle
Chanter mire cati Tao bi
Aman Tao za-i Elena
Enfants de la citadelle
Qui s'aiment et se chamaillent
Au soleil
Vivez heureux aujourd'hui
Demain il sera trop tard
Une amie attend son bébé
Au coeur de la citadelle
Qui passe le ciel de Calvi
De l'âme éternelle des pierres
Veille et protège son berceau
Dans la demeure de Tao
Le jour s'est levé à Paris
Mes pensées s'envolent vers Calvi
Dans la citadelle de mes amis
Tombé du ciel à travers les nuages
Quel heureux présage pour un aiguilleur du ciel
Tombé du lit fauché en plein rêve
Frappé par le glaive de la sonnerie du réveil
Tombé dans l'oreille d'un sourd
Qui venait de tomber en amour la veille
D'une hôtesse de l'air fidèle
Tombée du haut d'la passerelle
Dans les bras d'un bagagiste un peu volage
Ancien tueur à gages
Comment peut-on tomber plus mal
Tombé du ciel rebelle aux louanges
Chassé par les anges du paradis originel
Tombé d'sommeil perdu connaissance
Retombé en enfance au pied du grand sapin de
Noël Voilé de mystère sous mes yeux éblouis
Par la naissance d'une étoile dans le désert
Tombée comme un météore dans les poches de Balthazar
Gaspard Melchior les trois fameux rois mages
trafiquants d'import export
Tombés en haut comme les petites gouttes d'eau
Que j'entends tomber dehors par la f'nêtre
Quand je m'endors le coeur en fête
Poseur de girouettes
du haut du clocher donne à ma voix
La direction par où le vent fredonne ma chanson
G4
Tombé sur un jour de chance
Tombé à la fleur de l'âge dans l'oubli
solo.....
C'est fou c'qu'on peut voir tomber
Quand on traine sur le pavé
Les yeux en l'air
La semelle battant la poussière
On voit tomber des balcons
Des ports d'fleurs des mégots
Des chanteurs de charme
Des jeunes filles en larmes
et des alpinistes amateurs
Tombé à terre pour la fille qu'on aime
Se relever indemne et retomber amoureux
Tombé sur toi tombé en pamoison
Avalé la cigue goûté le poison qui tue
L'amour encore et toujours
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer
Un jour j'ai vu une chaise
toute seule sur le trottoir
Une putain de belle chaise toute noire en fer
Avec des lanières de plastique tendues
Une vraie chaise de bar à putes
une chaise à l'état brut
Qui avait dû en voir et en recevoir des culs
Des gros lourdingues à fessier mou
Des p'tits malingres reserrés du trou
Ou des jolis voluptueux qui vous attirent le bout des yeux
Pour mieux leur passer les menottes
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin
Mais va savoir a c'moment-là
J'avais perdu le goût de m'asseoir
Et d'amarrer ma solitude
Mon cafard et mes habitudes
A celles des piliers d'abreuvoir
J'en ai eu marre d'les voir s'écrouler sur eux-mêmes
En s'raccrochantà des histoires qui tiennent pas d'bout
Ces pt'titres histoires qui vous entrainent
Au fil des heures des jours des soirs des s'maines
De soirs pisseux en matins blêmes
Direct au trou
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer