Pas l'indifférence
J'accepterai la douleur
D'accord aussi pour la peur
Je connais les conséquences
Et tant pis pour les pleurs
J'accepte quoiqu'il m'en coûte
Tout le pire du meilleur
Je prends les larmes et les doutes
Et risque tous les malheurs
Tout mais pas l'indifférence
Tout mais pas le temps qui meurt
Et les jours qui se ressemblent
Sans saveur et sans couleur
Et j'apprendrai les souffrances
Et j'apprendrai les brûlures
Pour le miel d'une présence
Le souffle d'un murmure
J'apprendrai le froid des phrases
J'apprendrai le chaud des mots
Je jure de n'être plus sage
Je promets d'être sot
Tout mais pas l'indifférence
Tout mais pas le temps qui meurt
Et les jours qui se ressemblent
Sans saveur et sans couleur
Je donnerai dix années pour un regard
Des châteaux, des palais pour un quai de gare
Un morceau d'aventure contre tous les conforts
Des tas de certitudes pour désirer encore
Echangerais années mortes pour un peu de vie
Chercherais clé de porte pour toute folie
Je prends tous les tickets pour tous les voyages
Aller n'importe où mais changer de paysage
Effacer ces heures absentes
Et tout repeindre en couleur
Toutes ces âmes qui mentent et qui sourient comme on pleure
Tout petit monde
C'est un tout petit monde
Où s'abritent nos saisons
Petite boule ronde
Sous les ailes d'un avion
Et partout des gens qui dansent
Pour oublier un instant
La nuit et le silence
Et les peines du présent
C'est un tout petit monde
L'eau le soleil et le sel
Les naissances et les tombes
Et l'essentiel et le ciel
Partout la même prière
D'une mère qui attend
Que baisse la fièvre
Dans les mêmes yeux d'enfants
C'est un tout petit monde
Fragile au creux de nos mains
Balançant ses secondes
Entre tellement et rien
Et partout la même histoire
De pouvoirs à partager
Et si peu de mémoire
Du sang des larmes versées
Et partout déteignent et règnent
Nouveaux rois sans philosophe
Le rock, le dollar, les antennes Coca et kalachnikov
(Coca et kalachnikov...)
Puisque tu pars
Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de comprendre
A rêver nos désirs et vivre des «ainsi-soit-il»
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton coeur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars
Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que nous puisque nous
L'on ne peut t'aimer plus
Que la vie t'apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais nous t'aurions tout à fait perdu
Garde cette chance
Que nous t'envions en silence
Cette force de penser que le plus beau reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l'est d'avril
Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte Indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur
Puisque ta maison
Aujourd'hui c'est l'horizon
Dans ton exil essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
J'aurai pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste mais tu ne l'as pas fait
J'aurai pu donner tant d'amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais donner ça n'était pas encore
assez
Pas assez, pas assez, pas assez
Dans ton histoire (dans ton histoire)
Garde en mémoire (garde en mémoire)
Notre au revoir (notre au revoir)
Puisque tu pars (puisque tu pars)...
Reprendre c'est
voler
Je garderai les disques, et toi l'électrophone
Les préfaces des livres, je te laisse les fins
Je prends les annuaires et toi le téléphone
On a tout partagé, on partage à la fin
Je prends le poisson rouge, tu gardes le bocal
A toi la grande table, à moi les quatre chaises
Tout doit être bien clair et surtout bien égal
On partage les choses quand on partage plus les rêves
Tu garderas tes X et moi mes XY (?)
Tant pis on saura pas c'que ça aurait donné
C'est sûrement mieux comme ça, c'est plus sage, plus correct
On saura jamais c'qu'en pensait l'intéressé(e?)
Mais l'amour, tu peux tout le garder
Un soir je te l'avais donné
Et reprendre, c'est voler
Et reprendre, c'est voler
Comme toi
Elle avait les yeux clairs et la robe en velours
À côté de sa mère et la famille autour
Elle pose un peu distraite au doux soleil de la fin du jour
La photo n'est pas bonne mais l'on peut y voir
Le bonheur en personne et la douceur d'un soir
Elle aimait la musique surtout Schuman et puis Mozart
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Comme toi que je regarde tout bas
Comme toi qui dort en rêvant à quoi
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Elle allait à l'école au village d'en bas
Elle apprenait les livres elle apprenait les lois
Elle chantait les grenouilles et les princesses qui dorment au bois
Elle aimait sa poupée elle aimait ses amis
Suroît Ruth et Anna et surtout Jérémie
Et ils se marieraient un jour peut-être à Varsovie
Elle s'appelait Sarah elle n'avait pas huit ans
Sa vie c'était douceur rêves et nuages blancs
Mais d'autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C'était une petite fille sans histoires et très sage
Mais elle n'est pas née comme toi ici et maintenant
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Comme toi que je regarde tout bas
Comme toi qui dort en rêvant à quoi
Comme toi comme toi comme toi comme toi
Veiller tard
Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie
Le silence inquiétant qui précède les rêves
Quand le monde disparu l'on est face à soi
Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent
Le noir où s'engloutissent notre foi nos lois
Cette inquiétude sourde qui coule en nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies
Ces visages oubliés qui reviennent à la charge
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Ces paroles enfermées que l'on n'a pas su dire
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris
Ces appels évidents ces lueurs tardives
Ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit
Ces solitudes dignes au milieu des silences
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux jouets cassés
Ces biens que l'on sécrète et qui joignent les êtres
Ces désirs évadés qui nous feront aimer
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Pas toi
Graver l' écorce jusqu'à saigner
Clouer les portes, s'emprisonner
Vivre des songes a trop veiller
Prier des ombres et tant marcher
J'ai beau me dire qu'il faut du temps
J'ai beau l'écrire si noir sur blanc
Quoique je fasse, ou que je sois
Rien ne t'efface, je pense a toi
Passent les jours, vides sillons
Dans la raison et sans amour
Passe ma chance, tournent les vents
Reste l'absence, obstinément
J'ai beau me dire que c'est comme ça
Que sans vieillir, on n'oublie pas
Quoique je fasse, ou que je sois
Rien ne t'efface, je pense a toi
Et quoi que j'apprenne,je ne sais pas
Pourquoi je saigne et pas toi
Y'a pas de haine, y'a pas de roi
Ni dieu ni chaîne, qu'on ne combat
Mais que faut-il, quelle puissance
Quelle arme brise l'indifférence
Oh c'est pas juste, c'est mal écrit
Comme une injure, plus qu'un mépris
Et quoi que j'apprenne, je ne sais pas
Pourquoi je saigne et pas toi
Au bout de mes
rêves
Et même si le temps presse
Même s'il est on peu court
Si les années qu'on me laisse
Ne sont que minutes et jours
Et même si l'on m'arrête
Ou s'il faut briser des murs
En soufflant dans les trompettes
Ou à force de murmures
J'irai au bout de mes rêves
Tout au bout de mes rêves
Où la raison s'achève
Tout au bout de mes rêves
Et même s'il faut partir
Changer de terre et de trace
S'il faut chercher dans l'exil
L'empreinte de mon espace
Et même si les tempêtes
Les dieux mauvais les courants
Nous feront courber la tête
Plier les genoux sous le vent
J'irai au bout de mes rêves
Tout au bout de mes rêves
Où la raison s'achève
Tout au bout de mes rêves
Et même si tu me laisses
Au creux d'un mauvais détour
En ces instants qui dessèchent
La force de nos amours
Je garderai la blessure
Au fond de moi tout au fond
Mais au dessus je te jure
Que j'effacerai ton nom.
Toutes mes chaînes
En données corrigées des variations saisonnières
Elle est beaucoup beaucoup pour moi
Elle me colle cinq sur cinq sur l'échelle de Richter
Et me bouleverse de haut en bas
Elle a des tas de circuits sur son petit computer
Qui me branchent à chaque fois
Elle est tout tout toutes mes chaînes
Elle est tout tout toutes mes lois
Elle est tout tout toutes mes chaînes
Et ces mots-là sont pour elle et moi
Elle est tout tout toutes mes chaînes
Elle est tout tout toutes mes lois
Elle est tout tout toutes mes chaînes
Et je me fous si un plus un font trois
Au tout dernier sondage sur mon échantillonnage
Elle a une côte en bois
Elle a des pourcentages pur sang pour son âge
C'est du tout tout premier choix
Jamais en ballottage toujours en avantage
Elle lui donne toujours ma voix
En données corrigées des variations saisonnières
Elle est beaucoup beaucoup pour moi
Elle me retrouve même la où je m'y perds
Où je me plonge où je me noie
Tout ce qui est utile pour elle est tutelle
Le feeling c'est sa foi.
Jeanine médicament
blues
Hey bonsoir Mr Blues... bonsoir Mr Cafard
Bonsoir vieille compagne Mrs araignée noire
Je ne vous avais pas sonné je préfères pas trop
vous voir
Mais puisque vous êtes là vous pouvez vous asseoir
On va se faire une fête rien qu'entre vous et moi
Nous arranger la tête les grands dans tes petits plats.
Puisque mes sentiments sont en panne de moteur
Puisque je ne sais plus où pourquoi à quelle heure
Moi j'ai quelques amis qui me laissent jamais tomber
En liquide en pilule en poudre en comprimé
Les seuls à pouvoir encore me faire ressentir
Des morceaux d'émotion des bouffées de plaisir.
Une rose pour la vie
Une rouge pour l'amour
Une noire pour la nuit
Et une bleue pour le jour
Une jaune pour être speed
Une mauve pour être cool
Orange pour le rire
Et marron pour les moules
Une blanche pour être bien
Une verte pour la route
Et Jeanine Jeanine Jeanine pour éviter le pire
Quand les fêtes de la chandeleur sont bien terminées
Qu'il ne reste plus un roi plus une reine a tirer
Quand j'ai tout à l'envers quand je tiens plus la route
Quand il n'y a plus de mystère et plus l'ombre d'un doute
J'ai toute une panoplie rangée dans un placard
Superinsecticide spécial anti-cafard
Ne laissez plus vos sens dans les mains du hasard
Au gré de vos amours des retours des départs
Quand petit papa Noël pas descendu du ciel
Quand seul dans ton dodo plus de petit cadeau
Décide donc toi-même d'être bien d'être mal
Le bonheur en couleur sécurité sociale.
Une rose pour la vie
Une rouge pour l'amour
Une noire pour la nuit
Et une bleue pour le jour
Une jaune pour être speed
Une mauve pour être cool
Orange pour le rire
Et marron pour les moules
Une blanche pour être bien
Une verte pour la route
Et Jeanine Jeanine Jeanine pour éviter le pire
Quand la
musique est bonne
J'ai trop saigné sur les Gibson
J'ai trop rodé dans les Tobacco road
Il n 'y a plus que les caisses qui me résonnent
Et quand je me casse je voyage toujours en fraude
Des champs de coton dans ma mémoire
Trois notes de blues c 'est un peu d'amour noir
Quand je suis trop court quand je suis trop tard
C 'est un recours pour une autre histoire.
Quand la musique est bonne
Quand la musique donne
Quand la musique sonne sonne sonne
Quand elle ne triche pas
Quand elle guide mes pas (la deuxième fois)
J'ai plus d'amour j'ai pas le temps
J'ai plus d'humour je ne sais plus d'ou vient le vent
J'ai plus qu'un clou une étincelle
Des trucs en plomb qui me brisent les ailes
Un peu de swing un peu du King
Pas mal de feeling et de décibels
C'est pas l'usine c 'est pas la mine
Mais ça suffit pour se faire la belle
Quand la musique est bonne
Quand la musique donne
Quand la musique sonne sonne sonne
Quand elle ne triche pas
Quand elle guide mes pas (la deuxième fois)
Je ne
vous parlerai pas d'elle
Je vous dirai ma vie dans son nu le plus blême
Dans les matins pâlis ou plus rien ne protège
Je vous dirai mes cris jusqu'aux plus imbéciles
Je vous livrerai tout jusqu'au bout de mes cils
Tous mes gestes promis tout ce que je pense
De mes coups de colère à mes coups de romance
En toute complaisance en toute impudeur
Compte rendu fidèle de toutes mes heures
J'avouerai tous les trucs interdite les méthodes
Je vous dirai les clés vous livrerai les codes
Les secrets inconnus à lire entre les lignes
Les talismans perdus les chiffres et les signes
Mes arrière pensées avec inconscience
Mes goûts et mes dégoûts et tous mes coups de chance
Même sans intérêt même un peu faciles
Mes fantasmes enterres mes idées les plus viles
Mais je ne vous parlerai pas d'elle
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est à côté de moi quand je me réveille
Elle a sûrement un contrat avec mon sommeil
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est mon sol elle est mon ciel
Elle est là même où mes pas ne me guident pas
Et quand je suis pas là elle met mes pyjamas
Elle est plus que ma vie elle est bien mieux que moi
Elle est ce qui me reste quand je fais plus le poids
Je ne vous parlerai pas d'elle
Etre le premier
Ça a été très long mais il y est arrivé
Il fait le compte de ce qu'il y a laissé
Beaucoup plus que des plumes des morceaux entiers
Et certains disent même on peu d'identité
Pourtant elle est en lui cette force immobile
Oui le pousse en avant l'empêche de dormir
Toujours vers l'effort à côté des plaisirs
Jusqu'à l'obséder par cet unique mobile
Pour être le premier
Pour arriver là-haut tout au bout de l'échelle
Comme ces aigles noirs qui dominent le ciel
Pour être le premier
Pour goûter le vertigo des hautes altitudes
Le goût particulier des grandes solitudes
Pour être le premier
Elle était innocence douceur et jolie
De ces amours immenses où l'on blottit sa vie
Mais d'une âme trop simple pour comprendre un peu
Que l'on puisse désirer mieux que être heureux
On dit qu'il a la chance mais qu'il n'a plus d'amis
Mais moi je sais qu'au moins il est bien avec lui
Comme s'il avait le choix ou cette liberté
Quand on a cette voix qui vous dit d'avancer.
Minoritaire
Je n'ai pas mérité de jouer du rock'n'roll
Mes ghettos mes idées ne sont pas homologues
J'ai pas le bon blouson j'ai pas les bonnes bottes
Et en haut de mon bras je n'ai rien fait tatouer.
J'ai donné aux curés du sauvetage collectif
J'ai joué les mêmes notes swingué les mêmes
riffs
Peu a peu j'ai compris les données du débat
Que rien ne bouge et l'égalité par le bas.
Et tant pis si la foule gronde
Si je ne tourne pas dans la ronde
Papa quand je serai grand je sais que je veux faire
Je veux être minoritaire.
J'ai pas peur
J'ai mon temps mes heures
Un cerveau un ventre et un coeur
Et le droit à l'erreur.
J'ai pas la fascination des petites tueurs
Miniloubarrivistes ou grands rastallumés
Les rats de la misère et ses perpetueurs
Qui jouent tellement bien le rôle qu'on leur fait jouer
Je ne sais pas encore d'où viendra la lumière
Les solutions magiques plus douces et plus belles
Je ne suis pas certain qu'elle sortira des computers
Mais je suis sur qu'elle ne viendra jamais des poubelles.
J'en pendu mon cerveau aux potences du ciel
Je l'ai pendu si haut et je rêve quand même
J'ai vendu mes oreilles aux silences des hommes
Jusqu'au fond du sommeil je les entend qui sonnent
J'ai jeté leurs prières et leurs plaintes sans larmes
Et je me suis reforgé de nouvelles armes
Pour ne plus m'attendrir pour ne plus en souffrir
Pour entendre et sentir avant de réfléchir.
Si tu m'emmènes
Et s'il fait vraiment chaud
Moi je porterai l'eau
Je gommerai ta soif
Jusqu'à ce qu'elle s'efface
J'cacherai les repères
Afin que l'on se perde
Et s'il n'y a rien à faire
J'agrandirai l'espace
Si tu m'emmènes...
Je guiderai tes pas
Dans les jungles d'ailleurs
Je chaufferai le froid
Qui te glace le coeur
Je giflerai la nuit
Pour que vienne le jour
J'oublierai tes oublis
J'aimerai tes amours
Si tu m'emmènes....
Comme un indien comme un sherpa
Un éclaireur un Iroquois
Sur mon visage peintes les armes de mon roi
Je serai là
Emmène-moi
Tu choisiras l'endroit
Tu choisiras l'instant
Et l'acier sur nos bras
Mélangera nos sangs
Tu me désigneras
Les ennemis les frères
Les idoles et les lois
Les croix et les bannières
Si tu m'emmènes...
J'apprendrai le courage
A la peur qui serre
Je prendrai page à page
La force nécessaire
La pitié le mensonge
Si tu me le demandes
Même l'envie qui range
Et la folie qui mange
Si tu m'emmènes...
Et s'il fait vraiment chaud
Moi je porterai l'eau
Je gommerai ta soif
Jusqu'à ce qu'elle s'efface
J'cacherai les repères
Afin que l'on se perde
Et s'il n'y a rien a faire
J'agrandirai l'espace
Si tu m'emmènes...
Emmène-moi...
Il y a
Il y a
Du thym, de la bruyère
Et des bois de pin
Rien de bien malin
Il y a
Des ruisseaux, des clairières
Pas de quoi en faire
Un plat de ce coin
Il y a
Des odeurs de menthe
Et des cheminées
Et des feux dedans
Il y a
Des jours et des nuits lentes
Et l'histoire absente
Banalement
Et loin de tout, loin de moi
C'est là que tu te sens chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira
Il y a
Des enfants, des grand-mères
Une petite église
Et un grand café
Il y a
Au fond du cimetière
Des joies, des misères
Et du temps passé
Il y a
Une petite école
Et des bancs de bois
Tout comme autrefois
Il y a
Des images qui collent
Au bout de tes doigts
Et ton coeur qui bat
Et loin de tout, loin de moi
C'est là que tu te sent chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira
Et plus la terre est aride, et plus cet amour est grand
Comme un mineur à sa mine, un marin à son océan
Plus la nature est ingrate, avide de sueur et de boue
Parce que l'on a tant besoin que l'on ait besoin de nous
Elle porte les stigmates de leur peine et de leur sang
Comme une mère préfère un peu son plus fragile
enfant
Et loin de tout, loin de moi
C'est là que tu te sens chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira.
Confidentiel
Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront prés de moi sur mon chemin
Te dire que c'était pour de vrai
Tout ce qu'on c'est dit, tout ce qu'on a fait
Que c'était pas pour de faux, que c'était bien.
Faut surtout jamais regretter
Même si ça fait mal, c'est gagné
Tous ces moment, tout ces mêmes matins
Je vais pas te dire que faut pas pleurer
Y a vraiment pas de quoi s'en priver
Et tout ce qu'on a pas loupé, le valait bien
Peut-être que l'on se retrouvera
Peut-être que peut-être pas
Mais saches qu'ici bas, je suis là
Ca restera comme une lumière
Qui me tiendra chaud dans mes hivers
Un petit feu de toi qui s'éteint pas.
Etre le premier
Ça a été très long mais il y est arrivé
Il fait le compte de ce qu'il y a laissé
Beaucoup plus que des plumes des morceaux entiers
Et certains disent même on peu d'identité
Pourtant elle est en lui cette force immobile
Oui le pousse en avant l'empêche de dormir
Toujours vers l'effort à côté des plaisirs
Jusqu'à l'obséder par cet unique mobile
Pour être le premier
Pour arriver là-haut tout au bout de l'échelle
Comme ces aigles noirs qui dominent le ciel
Pour être le premier
Pour goûter le vertigo des hautes altitudes
Le goût particulier des grandes solitudes
Pour être le premier
Elle était innocence douceur et jolie
De ces amours immenses où l'on blottit sa vie
Mais d'une âme trop simple pour comprendre un peu
Que l'on puisse désirer mieux que être heureux
On dit qu'il a la chance mais qu'il n'a plus d'amis
Mais moi je sais qu'au moins il est bien avec lui
Comme s'il avait le choix ou cette liberté
Quand on a cette voix qui vous dit d'avancer.
C'est pas d'l'amour
Ça ressemble à la Toscane douce et belle de Vinci
Les sages et beaux paysages font les hommes sages aussi
Ça ressemble à des image, aux saisons tièdes,
aux beaux jours
Au silence après l'orages, au doux toucher du velours
C'est un peu comme ces musiques qu'on entend sans écouter
Ces choses qui n'existent jamais tant que le manque qu'elles ont laissé
Ça ressemble à ces grands-routes, sans virages, sans
détour
La dolce vita sans doute
Mais en tout cas, c'est pas d'l'amour
Ça ressemble à la sagesse, à ces paix qu'on signe
un jour
Juste au prix de nos jeunesse, sans trompette ni tambour
C'est plein de baisers caresses, plein de mots sucrés d'enfants
Attestations de tendresse, rituel rassurant
Harmonie, intelligence et raison ou sérénité
Complice connivence, autant de mots pour exprimer tout ce que c'est
C'est un peu tout ça tour à tour
Mais en tout cas, c'est pas d'l'amour
Sans un peur et sans solitude, le bonheur à ce qu'on dit
Y a bien des vies sans Beethoven et sans avis
Pourquoi pas des vies sans cri
Mais qu'on soit contre au qu'on soit pour
Et en tout cas, c'est pas d'l'amour
Nuit
La nuit t'habille dans mes bras
Pâles rumeurs et bruits de soie
Conquérante immobile
Reine du sang des villes
Je la supposais, la voilà
Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment
Le temps demeure et meurt pourtant
t Tombent les apparences
Les amants se perdent en s'aimant
Solitaire à un souffle de toi
Si près tu m'échappes déjà
Mon intime étrangère
Se trouver c'est se défaire
A qui dit-on ces choses-là?
As down lights up another day
Visions I once had fade away
All of those words unspoken
My widest dreams off broken
It wasn't supposed to be that way
Should I leave why should
I stay Solitaire un souffle de toi
Leavin'behing me yesterday
Tout près tu m'echappes déjà
Am I free or forsaken
Mon intime étrangère
Cheated or awakened
Se trouver, se défaire
Does it mather anyway?
SACHE QUE JE
Il y a des ombres dans « je t’aime »
Pas que de l’amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y’a du contrat dans ces mots là
Tu dis l’amour a son langage
Et moi les mots ne servent à rien
S’il te faut des phrases en otage
Comme un sceau sur un parchemin
Alors sache que je
Sache le
Sache que je
Il y a mourir dans « je t’aime »
Il y a je ne vois plus que toi
Mourir au monde, à ses poèmes
Ne plus lire que ses rimes à soi
Un malhonnête stratagème
Ces trois mots là n’affirment pas
Il y a une question dans « je t’aime »
Qui demande « et m’aimes-tu, toi ? »
Alors sache que je
Sache le
Sache que je
LE COUREUR
Je courais sur la plage abritée des alizés
Une course avec les vagues, juste un vieux compte à régler
Pieds nus comme couraient mes ancêtres oh j’ai bien vu derrière
ses lunettes
Un type avec un chronomètre
Je suis rentré au soir quand les vagues ont renoncé
Il était déjà tard mais les parents m’attendaient
Y’avait l’homme bizarre à la table, ma mère une larme,
un murmure
Des dollars et leur signature
J’ai pris le grand avion blanc du lundi
Qu’on regardait se perdre à l’infini
J’suis arrivé dans le froid des villes
Chez les touristes et les automobiles
Loin de mon ancienne vie
On m’a touché, mesuré comme on fait d’un cheval
J’ai couru sur un tapis, pissé dans un bocal
Soufflé dans un masque de toutes mes forces, accéléré
plein d’électrodes
Pour aller jusqu’où j’avais trop mal
On m’a mis un numéro sur le dos
Y’avait des gens qui criaient, des drapeaux
On courait toujours en rond, des clous aux deux pieds pour écorcher
la terre
Je la caressais naguère
J’ai appris à perdre, à gagner sur les autres et le temps
A coups de revolver, de course en entraînement
Les caresses étranges de la foule, les podiums
Et les coups de coude
Les passions, le monde et l’argent
Moi je courais sur ma plage abritée des alizés
Une course avec les vagues, juste un vieux compte à régler
Puis le hasard a croisé ma vie
J’suis étranger partout aujourd’hui,
Est-ce un mal, un bien ?
C’est ainsi
LES MURAILLES
Géantes ces murailles bâties de pierres et de sang
Plus hautes que les batailles, défiant le poids des ans
Aujourd’hui quatre vents feraient s’envoler ses tours
Et l’on jurait avant que ça durerait toujours
Corons, terrils au nord, litanie des paysages
Aux vivants comme aux morts, la mine histoire et langage
Ce charbon peine et chance, chaque mineur l’a vécu
Mais un jour ce silence, oh pas un ne l’aurait cru
Et j’avais fait des merveilles en bâtissant notre amour
En gardant ton sommeil, en montant des murs autour
Mais quand on aime on a tort, on est stupide, on est sourd
Moi j’avais cru si fort que ça durerait toujours
J’avais cru si fort que ça durerait toujours
Je te donne
i can give a voice, bred with rythms and soul
the heart of a Welsh boy who's lost his home
put it in harmony , let the words ring
carry your thoughts in the song we sing
Je te donne mes notes , je te donne mes mots
quand ta voix les emporte a ton propre tempo
une épaule fragile et solide a la fois
ce que j'imagine et ce que je crois .
je te donne toutes mes differences,
tous ces défauts qui sont autant de chance
on sera jamais des standards des gens bien comme il faut
je te donne ce que j'ai ce que je vaux
i can give you the force of my ancestral pride
the well to go on when i'm hurt deep inside
whatever the feeling, whatever the way
it helps me to go on from day to day
je te donne nos doutes et notre indicible espoir
les questions que les routes ont laissées dans l'histoire
nos filles sont brunes et l'on parle un peu fort
et l'humour et l'amour sont nos trésors
je te donne toutes mes differences...
je te donne , donne , donne ce que je suis
i can give you my voice, bred with rythm and soul,
je te donne mes notes , je te donne ma voix
the songs that i love, and the stories i've told
ce que j'imagine et ce que je crois
i can make you feel good even when i'm down
les raisons qui me portent et ce stupide espoir
my force is a platform that you can climb on
une épaule fragile et forte a la fois
je te donne, je te donne tout ce que je vaux , ce que je suis, mes
dons,
mes défauts, mes plus belles chances, mes differences
Tout était dit
Elle écrit seule à sa table et son café refroidit
Quatre mètres infranchissables, un bar un après-midi
J'avais rendez-vous je crois, j'avais pas le temps
Avec un pape ou peut-être un président
Mais la fille est jolie et les papes sont souvent patients
Elle était là dans son monde, son monde au beau milieu
du monde
Loin, ses yeux posés ailleurs, quelque part à l'intérieur
Plongée dans son livre, belle abandonnée
En elle je lis tout ce qu'elle veut cacher
Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude
Ses moindres trahies bien mieux que par de longues études
Un pied se balance, une impatience, et c'est plus qu'un long discours
Là, dans l'innocence et l'oubli
Tout était dit
On ne ment qu'avec des mots, des phrases qu'on nous fait apprendre
On se promène en bateau, pleins de pseudo de contrebande
On s'arrange on roule on glose on bienséance
Mieux vaut de beaucoup se fier aux apparences
Aux codes des corps, au langage de nos inconsciences
Muette étrangère, silencieuse bavarde
Presque familière, intime plus je te regarde
Dans chacun de tes gestes un aveu, un secret dans chaque attitude
Même la plus discrète ne peut mentir à tant de
solitude
Quand ta main cherche une cigarette c'est comme une confession
Que tu me ferais à ton insu
A ta façon de tourner les pages, moi j'en apprends bien davantage
La moue de ta bouche est un langage, ton regard un témoignage
Tes doigts dans tes cheveux s'attardent, quel explicite message
Dans ton innocence absolue
Et ce léger sourire au coin des lèvres c'est d'une telle
indécence
Il est temps de partir, elle se lève, évidente, transparente
Sa façon de marcher dans mon rêve, son parfum qui s'évanouit
Quand elle disparaît de ma vie
Tout était dit
Tout était dit
Bonne idée
Un début de janvier, si j'ai bien su compté
Reste de fête ou bien voeux très appuyés
De Ruth ou de Moïshé, lequel a eu l'idée ?
Qu'importe j'ai gagné la course, et parmi des milliers
Nous avons tous été vainqueurs même le dernier
des derniers
Une fois au moins les meilleurs, nous qui sommes nés
Au creux de nos mères qu'il fait bon mûrir
Et puis j'ai vu de la lumière alors je suis sorti
Et j'ai dit
Bonne idée
Y'avait du soleil, des parfums, de la pluie
Chaque jour un nouveau réveil, chaque jour une autre nuit
Des routes et des motards et des matches de rugby
Des spaghetti, Frédéric Dard et Johnny Winter aussi
On m'a dit c'est qu'une étincelle avant l'obscurité
Juste un passage, un arc-en-ciel, une étrange absurdité
Des frères, des tendres, des trésors à chercher
Des vertiges à prendre, à comprendre et des filles à
caresser
J'me suis dit
Bonne idée
Et puis y'a toi qui débarque en ouvrant grand mes rideaux
Et des flots de couleurs éclatent et le beau semble bien plus
beau
Et rien vraiment ne change mais tout est différent
Comme ces festins qu'on mange seul ou en les partageant
Je marchais au hasard le soir était tombé
Avec mon sac et ma guitare j'étais un peu fatigué
Tout était si désert, où me désaltérer
?
Et puis j'ai vu de la lumière et je vous ai trouvés
Bonne idée
Quand tu danses
J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Quand tu danses, quand tu danses
Mais que deviennent les amoureux perdus
Quand tu danses, y songes-tu?
Quand tu danses, y songes-tu?
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Quand tu danses, quand tu danses
Mais quel après, après s'être
appartenus
Quand tu danses, y songes-tu?
Quand tu danses, y songes-tu?
Je crois bien que j'aurai besoin de te voir
Quand tu danses, quand tu danses
Sans te parler, ni déranger, mais te
voir
Quand tu danses, y songes-tu?
Quand tu danses, y songes-tu?
Et toutes les peines, toutes, contre une seule
de nos minutes
Mais n'être plus rien après tant,
c'est pas juste
Quand tu danses, y songes-tu?
Quand tu danses, y songes-tu?
Et j'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Mais que deviennent les amours éperdues?
Quand tu danses, y songes-tu?
Quand tu danses, y songes-tu?
Juste quelques
hommes
Après les brumes, où commence
le ciel
Où les aigles reculent, où manque
l'oxygène
Où les grands froids règnent
même au soleil
Aux neiges éternelles
Où rien ne pousse, où les âmes
s'éteignent
Où plus rien ne frisonne
Plus rien ni personne
Juste quelques hommes
Quelques hommes
Au fond des fonds aux entrailles des mers
Où les sirènes sombrent en leurs
sombres repaires
Plus loin que loin, aux extrêmes extrêmes
Où plus un être n'ose
Des astres éteints au sein des volcans
même
Où les laves fusionnent
Ni rien, ni personne
Juste quelques hommes
Quelques hommes
Au plus sauvage, où renoncent les fauves
Dans les grands marécages où
les humains pataugent
Au bout du mal, où tous les dieux nous
quittent
Et nous abandonnent
Dans ces boues noires où même
les diables hésitent
A genoux pardonnent
Juste quelques hommes
Quelques hommes justes
Quelques hommes justes
Nos mains
Sur une arme les doigts noués
Pour agresser, serrer les poings
Mais nos paumes sont pour aimer
Y'a pas de caresse en fermant les mains
Longues, jointes en prière
Bien ouvertes pour acclamer
Dans un poing les choses à soustraire
On ne peut rien tendre les doigts pliés
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Mécanique simple et facile
Des veines et dix métacarpiens
Des phalanges aux tendons dociles
Et tu relâches ou bien tu retiens
Et des ongles faits pour griffer
Poussent au bout du mauvais côté
Celui qui menace ou désigne
De l'autre on livre nos vies dans les lignes
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Un simple geste d'humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s'écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d'échange
Des champs de bataille en jardin
Le courage du signe indien
Un cadeau d'hier à demain
Rien qu'un instant d'innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin
Quand on ouvre nos mains.
Natacha
De mes tristesses me reste un grand manteau
Qui laisse passer le froid
De ces lambeaux de jeunesse un vieux chapeau
Qui ne me protège pas
Je sais mieux choisir un chemin,
Me méfier d'une main
Tu vois je ne sais rien
Le temps qui passe ne guérit de rien
Natacha
Toi tu le sais bien
De mille ans de froid, de toundra
De toutes ces Russies qui coulent en toi
De trop d'hivers et d'espoirs et d'ivresse
Au chant des Balalaïkas
Tu dis qu'on a peur et qu'on glisse en ses
peurs
Comme glissent les nuits de Viatka
Dans chacun de tes baisers Natacha
C'est tout ce qui m'attache à toi
On ira
On partira de nuit, l'heure où l'on
doute
Que demain revienne encore
Loin des villes soumises, on suivra l'autoroute
Ensuite on perdra tous les nord
On laissera nos clés, nos cartes et
nos codes
Prisons pour nous retenir
Tous ces gens que l'on voie vivre comme s'ils
ignoraient
Qu'un jour il faudra mourir
Et qui se font surprendre au soir
Oh belle, on ira
On partira toi et moi, où?, je sais
pas
Y'a que les routes qui sont belles
Et peu importe où elles mènent
Oh belle, on ira, on suivra les étoiles
et les chercheurs d'or
Si on en trouve, on cherchera encore
On n'échappe à rien pas même
à ses fuites
Quand on se pose on est mort
Oh j'ai tant obéi, si peu choisi petite
Et le temps perdu me dévore
On prendre les froids, les brûlures en
face
On interdira les tiédeurs
Des fumées, des alcools et des calmants
cuirasses
Qui nous a volé nos douleurs
La vérité nous fera plus peur
Oh belle, on ira
On partira toi et moi, où?, je sais
pas
Y'a que des routes qui tremblent
Les destinations se ressemblent
Oh belle, tu verras
On suivra les étoiles et les chercheurs
d'or
On s'arrêtera jamais dans les ports
Belle, on ira
Et l'ombre de nous rattrapera peut-être
pas
On ne changera pas le monde
Mais il nous changera pas
Ma belle, tiens mon bras
On sera des milliers dans ce cas, tu verras
Et même si tout est joué d'avance,
on ira, on ira
Même si tout est joué d'avance
A côté de moi,
Tu sais y'a que les routes qui sont belles
Et crois-moi, on partira, tu verras
Si tu me crois, belle
Si tu me crois, belle
Un jour on partira
Si tu me crois, belle
Un jour
En passant
Toutes les ébènes ont rendez-vous
Lambeaux de nuit quand nos ombres s'éteignent
Des routes m'emmènent, je ne sais où
J'avais les yeux perçants avant, je
voyais tout
Doucement reviennent à pas de loups
Reines endormies, nos déroutes anciennes
Coulent les fontaines jusqu'où s'échouent
Les promesses éteintes et tous nos
voeux dissous
C'était des ailes et des rêves en partage
C'était des hivers et jamais le froid
C'était des grands ciels épuisés d'orages
C'était des paix que l'on ne signait pas
Des routes m'emmènent, je ne sais où
J'ai vu des oiseaux, des printemps, des cailloux
En passant
Toutes nos défaites ont faim de nous
Serments résignés sous les maquillages
Lendemains de fête, plus assez saouls
Pour avancer, lâcher les regrets trop
lourds
Déjà ces lents, ces tranquilles naufrages
Déjà ces cages qu'on attendait pas
Déjà ces discrets manques de courage
Tout ce qu'on ne sera jamais, déjà
J'ai vu des bateaux, des fleurs, des rois
Des matins si beaux, j'en ai cueilli parfois
En passant
Doux
C’est pas moi qui vous ferai des plans
De loup-garou, de grand méchant
S’il faut se battre pour que ça vous plaise
Malaise
Je vous aimerai pas dans la sueur
Genre Stakhanoviste du bonheur
La voix mielleuse ‘Alors, heureuse ?’
Horreur
Genre Australien, blond, sable chaud
Surf sur les vagues, sel sur la peau
Grands les sourires, gros biscotos
Zéro
Mais je serai doux
Comme un bisou voyou dans le cou
Attentionné, tiède, à vos genoux
Des carresses et des mots à vos goûts
Dans la flemme absolue, n’importe où
Mais doux
Je serai doux
Comme un matou velours, un cachou
A l’abri lovés dans notre igloo
Couchés, debouts, sans dessus-dessous
Grand Manitou de tous vos tabous
Si doux
S’il vous faut un intellectuel
Un bel esprit, un prix Nobel
S’il faut briller dans le tout Paris
Sorry
Si la réussite vous excite
Le style Yuppie cool mais dynamique
Coke pour le speed, pils pour la nuit
Oublie
J’expliquerai pas de large en long
Le Kama Soutra en dix leçons
Les modes d’emploi, notices, techniques
J’évite
Mais je serai doux
Comme un bisou voyou dans le cou
Attentionné, tiède, à vos genoux
Des carresses et des mots à vos goûts
Dans la flemme absolue, n’importe où
Mais doux
Je serai doux
Comme un matou velour, un cachou
A l’abri lovés dans notre igloo
Couchés, debouts, sans dessus-dessous
Grand Manitou de tous vos tabous
Si doux
Si doux……