Francis Cabrel

Un grand merci à Dimitri pour les textes de l'album "Samedi soir sur la terre" qu'il m'a envoyé.


La fille qui m'accompagne
à la demande express de Cédric et de RV (Jerusalem)

Elle parle comme l'eau des fontaines,
Comme les matins sur la montagne,
Elle a les yeux presque aussi clairs,
Que les murs blancs du fond de l'Espagne.
Le bleu nuit de ses rêves m'attire,
Même si elle connaît les mots qui déchirent,
J'ai promis de ne jamais mentir,
A la fille qui m'accompagne.
Au fond de son jeu de mirroirs,
Elle a emprisonné mon image,
Et même quand je suis loin le soir
Elle pose ses mains sur mon visage.
J'ai brûlé tous mes vieux souvenirs,
Depuis qu'elle a mon coeur en point de mire,
Et je garde mes nouvelles images
Pour la fille avec qui je voyage.
On s'est juré les mots des enfants modèles,
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants,
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel,
Je dirai les mots qu'elle attend.
Elle sait des îles auxquelles je pense,
Et l'autre moitié de mes secrets.
Je sais qu'une autre nuit s'avance,
Lorsque j'entends glisser ses colliers.
Un jour je bâtirai un empire
Avec tous nos instants de plaisirs,
Pour que plus jamais rien ne m'éloigne
De la fille qui m'acompagne.
On s'est juré les mots des enfants modèles,
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants,
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel,
Je dirai les mots qu'elle attend.
Elle sait les îles auxquelles je pense,
Et l'autre moitié de mes délires,
Elle sait déjà qu'entre elle et moi,
Plus y'a d'espace et moins je respire ...


C'est écrit

Paroles : Francis Cabrel
Musique : R. Secco et M. Françoise

Elle te fera changer la course des nuages,
Balayer tes projets, vieillir bien avant l'âge,
Tu la perdras cent fois dans les vapeurs des ports,
C'est écrit...

Elle rentrera blessée dans les parfums d'un autre,
Tu t'entendras hurler " que les diables l'emportent "

Elle voudra que tu pardonnes, et tu pardonneras,
C'est écrit...

Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Et toi, tu cherches et tu cours.

Tu prieras jusqu'aux heures ou personne n'écoute,
Tu videras tous les bars qu'elle mettras sur ta route,
T'en passeras des nuits a regarder dehors.
C'est écrit...

Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Et toi, tu cherches et tu cours,
Mais y'a pas d'amours sans histoire.
Et tu rêves, tu rêves...

Qu'est-ce qu'elle aime, qu'est-ce qu'elle veut ?
Et les ombres qu'elle te dessine autour des yeux ?
Qu'est-ce qu'elle aime ?

Qu'est-ce qu'elle rêve, qui elle voit ?
Et ces cordes qu'elle t'enroule autour des bras ?
Qu'est ce qu'elle rêve ?

Je t'écouterai me dire ses soupirs, ses dentelles,
Qu'a bien réfléchir, elle n'est plus vraiment belle,

Que t'es déjà passe par de moments plus forts,
Depuis...

Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Tu cherches et tu cours,
Mais y a pas d'amours sans histoire,
Oh tu rêves, tu rêves...

Elle n'en sort plus de ta mémoire
Elle danse derrière les brouillards
Et moi j'ai vécu la même histoire
Depuis je compte les jours...


La Corrida
Depuis le temps que je patiente dans cette chambre noire
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour
J'ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
Dans les premiers moments j'ai cru
Qu'il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l'avoir
Cette danseuse ridicule...
Est-ce que ce monde est sèrieux ?
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l'attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
Est-ce que ce monde est sèrieux ?
J'en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m'incline
Ils sortent d'où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J'ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C'est fou comme ça peut faire du bien
J'ai prié pour que tout s'arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu'on puisse autant
S'amuser autour d'une tombe
Est-ce que ce monde est sèrieux ?
Est-ce que ce monde est sèrieux ?
Si, si hombre, hombre
Baila, baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otros vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga
Venga, venga a bailar...


Assis sur le rebord du monde
Si j'ai bien toute ma mémoire
Disait Dieu dans un coin du ciel
J'avais commencé une histoire
Sur une planète nouvelle, toute bleue
Bleue, pour ne pas qu'on la confonde
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
J'y avais mis des gens de passage
J'avais mélangé les couleurs
Je leur avais appris le partage
Ils avaient répété par cœur
"Toujours"! tous toujours dans le même ronde
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
Je me souviens d'avoir dit aux hommes
Pour chaque fille une colline de fleurs
Puis j'ai planté des arbres à pommes
Où tout le monde a mordu de bon cœur
Et partout, partout des rivières profondes
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
Soudain toute la ville s'arrête
Il paraît que les fleuves ont grossi
Les enfants s'approchent, s'inquiètent
Et demandent "pourquoi tous ces bruits ?"
Sans doute, Dieu et sa barbe blonde
Dieu qui s'est assis sur le rebord du monde
Et qui pleure de le voir tel qu'il est !
Dieu qui s'est assis sur le rebord du monde
Et qui pleure de le voir tel qu'il est .


La cabane du pêcheur
Le soir tombait de tout son poids
Au dessus de la rivière
Je rangeais mes cannes
On ne voyait plus que du feu
Je l'ai vu s'approcher
La tête ailleurs dans ses prières
Il m'a semblé voir trop briller ses yeux
Je lui ai dit
Si tu pleures pour un garçon
Tu seras pas la dernière
Souvent, les poissons sont bient plus effectueux
Va faire un petit tour, respire le grand air !
Après, je te parlerai de l'amour
Si je me souviens un peu
Elle m'a dit
Elle a dit justement c'est ce que je voudrais savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
C'ect un mauvais rêve, oublie-le !
Tes rêves sont toujours trop clairs ou trop noirs
Alors, viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
Viens t'asseoir
Je lui ai dit
Le monde est pourtant pas si loin
On voit les lumières
Et la terre peut faire
Tous les bruits qu'elle veut
Y'a sûrement quelqu'un qui écoute
Là-haut dans l'univers
Peut-être tu demandes plus qu'il ne peut ?
Elle m'a dit
Elle a dit justement c'est ce que je voudrais savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
C'ect un mauvais rêve, oublie-le !
Tes rêves sont toujours trop clairs ou trop noirs
Alors, viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
Viens t'asseoir
Elle m'a dit
Finalement, je brûle de tout savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
Y'a sûrement de la place pour deux !
Cette route ne mène nulle part
Alors...viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
On va comparer nos malheurs
Là, dans la cabane du pêcheur
Partager un peu de chaleur
Là, dans la cabane du pêcheur
Moi, j'attends que le monde soit meilleur
Là, dans la cabane du pêcheur


Samedi soir sur la terre
Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelle que soit la fumée
Quelle que soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine
Il s'installe, il regarde partout
Il prépare ses phrases
Comme elle s'est avancée un peu
D'un coup leurs regards se croisent
Après c'est une histoire normale
Le verre qu'elle accepte, les sourires qu'il étale
En s'approchant un peu, il voit les ombres fines
Dans ses yeux de figurine
Pas la peine que je précise
D'ou ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Ils se parlent, ils se frôlent, ils savent bien
Qu'il va falloire qu'ils sortent
Ils sont obligés de se toucher
Tellement la musique est forte
Après c'est juste une aventure
Qui commence sur le siège arrière d'une voiture
Il voit les ombres bleues
Que le désir dessine
A son front de figurine
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Pas la peine d'être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c'était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre


Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
Mon enfant nue sur les galets
Le vent dans tes cheveux défaits
Comme un printemps sur mon trajet
Un diamant tombé d'un coffret
Seule la lumière pourrait
Défaire nos repères secrets
Où mes doigts pris sur tes poignets
Je t'aimais, je t'aime, et je t'aimerai
Quoi que tu fasses
L'amour est partout où tu regardes
Dans les moindres recoins de l'espace
Dans le moindre rêve où tu t'attardes
L'amour comme s'il en pleuvait
Nu sur les galets
Le ciel prétend qu'il te connaît
Il est si beau c'est sûrement vrai
Lui qui ne s'approche jamais
Je l'ai vu pris dans tes filets
Le monde a tellement de regrets
Tellement de choses qu'on promet
Une seule pour laquelle je suis fait
Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai
On s'envolera du même quai
Les yeux dans les mêmes reflets
Pour cette vie et celle d'après
Tu seras mon unique projet
Je m'en irai poser tes portraits
A tous les plafonds de tous les palais
Sur tous les murs que je trouverai
Et juste en dessus, j'écrirai
Que seule la lumière pourrait ...


Les vidanges du diable
J'ai rapproché les coussins
J'ai mis quelque fleurs autour
J'ai fabriqué un écrin
Avec du mauvais velours.
Il me restait du parfum, du parfum
Quelque bougies de secours
On va se cacher dans un coin
Un linge sur l'abat-jour
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable !
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
En bas, y'a plein de gamins
Plein de ballons dans la cour
Ça crie du soir au matin
C'est presque à devenir sourd
Je vais la couvrir de dessins ...
Cette cité sans retour
Le futur est tellement loin
Le présent est tellement lourd
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable !
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
Ailleurs, J'aurais du travail, du labeur
Je redeviendrai fréquentable
Ailleurs, pour quelques jours, quelques heures
Leur montrer que j'en suis capable
J'ai rien à faire de mes mains
Rien à faire des discours
J'ai pas la chance de certains
J'ai tiré le mauvais parcours
Mais, j'ai rapproché les coussins
Et j'ai mis quelques fleurs autour
On va se cacher dans un coin
Un linge sur l'abat-jour
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable !
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs


L'arbre va tomber
L'arbre va tomber
Les branches salissaient les murs
Rien ne doit rester
Le monsieur veut garer sa voiture
Nous, on l'avait griffé
Juste pour mettre des flèches et des cœurs
Mais l'arbre va tomber
Le monde regarde ailleurs
L'arbre va tomber
Ça fera de la place au carrefour
L'homme est décidé
Et l'homme est le plus fort, toujours
C'est pas compliqué
Ça va pas lui prendre longtemps
Tout faire dégringoler
L'arbre avec les oiseaux dedans !
Y'avait pourtant tellemant de gens
Qui s'y abritaient
Et tellement qui s'y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
L'arbre va tomber
L'homme veut mesurer sa force
Et l'homme est décidé
La lame est déjà sur l'écorce
Y'avait pourtant tellemant de gens
Qui s'y abritaient
Et tellement qui s'y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
L'arbre va tomber
On se le partage déjà
Y'a rien à regretter
C'était juste un morceau de bois
Un bout de forêt
Avancé trop près des maisons
Et pendant qu'on parlait
L'arbre est tombé pour de bon
Y'avait pourtant tellemant de gens
Qui s'y abritaient
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
T'as dû en voir passer
Des cortèges de paumés
Des orages, des météores
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
A perdre le nord
A coucher dehors


Octobre
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y'aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
Il y aura certaiment,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides qui traînent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennenent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être


Le noceur
La voiture avançait
Dans la pénombre humide
L'homme avait choisi son quartier
Un carillon sonnait
Pour dire que la nuit se termine
Pour un fêtard Il est trop tôt pour rentrer
La nuit a été chaude
En alcools, en farines légères
Ces gens-là ont tout ce qu'ils veulent
Mais lui, il s'était inventé
Un jeu supplémentaire
Surtout, surtout Ne jamais rentrer seul
C'est pas un jeu précis
C'est plutôt son envie de plaire
Quelque chose comme passer du bon temps
C'est pour ça qu'il a choisi
Ce quartier ordinaire
Cette fin de nuit parmi les pauvres gens
Lui, c'est un noceur, un dandy, un rouleur
La première fille qu'il croise
Il sait qu'il doit faire vite
Alors, il lui sourit pour ne pas qu'elle s'inquiète
Une sorte de jazz monte
Comme il baisse la vitre
Elle n'a même pas tourné la tête...
Il reste un bar ouvert
Où quelques soulards se cramponnent
Et où la serveuse ne s'étonne de rien
Il laisse la voiture devant
Il est sûr que ça l'impressionne
Mais elle a répondu en retirant sa main
Elle a dit: no sir, no sir
La vie a fait de toi un dandy, un rouleur
T'avances comme au volant d'un cargo d'un croiseur
J'aime pas comme tu claques des doigts
Elle a dit: no sir, no sir
T'es tombé du côté des nantis des menteurs
Dans ta poitrine j'entends le battement d'un compteur
Faut pas que tu comptes sur moi
On n'a pas la vie facile
Hey, mais on a tout ce qu'il faut
On a rangé les évangiles
On ne fera plus de cadeau
On voit venir le jour
C'est comme la chance qui nous quitte
Il faut partir avant que tout ne se complique
Dans cette chasse à cour
Y'a quand même une limite
Celle de rentrer avant que ne s'éteigne l'éclairage public
Il revient vers chez lui
Le portail électrique
Les allées de graviers entre les massifs de fleurs
Faire un peu de café
Mettre un peu de musique
Oublier ce que cette fille lui disait tout à l'heur...
Quand elle parlait d'un noceur... d'un noceur
La fille a parlé de...noceur...
Et puis elle a parlé de dandy, de rouleur
Et aussi de cargo, de croiseur
De gens qui claquent des doigts
Elle a dit: no sir, no sir
Dans ta paitrine j'entends le battement d'un compteur
Faut pas que tu comptes sur moi
Elle a dit: no sir, no sir
La vie a fait de toi un dandy, un rouleur
Tu penses comme au volant d'un cargo, d'un croiseur
J'aime pas comme tu claques des doigts


Tôt ou tard s'en aller
Tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé, d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
Quelques vestes froissées
Quelques cartons en morceaux
Dans les bruillards huileux de la nuit
Juste nos corps frileux endormis
Sur quelque vestes froissées
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
Voir les trains s'éloigner
Les plafonds chargés de bijoux
Et tous ces gens attablés, heureux
Et nous, sur les bas-côtés, fiévreux
De voir les trains s'éloigner
Quelquefois les enfants demandent
Comment fait on pour finir ici
Sans doute, je dormais sur une feuille,
Et l'automne m'a surpris !
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
Mais tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé, d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
Tôt ou tard s'en aller

LA DAME DE HAUTE-SAVOIE
paroles et musique: Francis Cabrel

Quand je serai fatigué de sourire à ces gens qui m'écrasent
Quand je serai fatigué de leur dire toujours les mêmes phrases
Quand leurs mots voleront en éclats
Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Quand je serai fatigué d'avancer dans les brumes d'un rêve
Quand je serai fatigué d'un métier où tu marches où tu crèves
Lorsque demain ne m'apportera
Que les cris inhumains d'une meute aux abois
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Y a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y a des guirlandes qui pendent du toit
Et la nuit descend
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts (bis)
Quand j'aurai tout donné, tout écrit, quand je n'aurai plus ma place,
Au lieu de me jeter sur le premier Jésus-Christ qui passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien s'il est encore là
Et j'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie


IL FAUDRA LEUR DIRE
paroles et musique: Francis Cabrel

Si c'est vrai qu'il y a des gens qui s'aiment
Si les enfants sont tous les mêmes
Alors il faudra leur dire
C'est comme des parfums qu'on respire
Juste un regard
Facile à faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
Puisqu'on vit dans la même lumière
Même s'il y a des couleurs qu'ils préfèrent
Nous on voudrait leur dire
C"est comme des parfums qu'on respire
Juste un regard
Facile à faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
Juste un peu plus d'amour encore
Pour moins de larmes
Pour moins de vide
Pour moins d'hiver
Puisqu'on vit dans les creux d'un rêve
Avant que l'amour ne touche nos lèvres
Nous on voudrait leur dire
Les mots qu'on reçoit
C'est comme des parfums qu'on respire
Il faudra leur dire
Facile à faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
S'il est vrai qu'il y a des gens qui s'aiment
Si les enfants sont tous les mêmes
Alors... il faudra leur dire
Les mots qu'on reçoit
C'est comme des parfums qu'on respire
Il faudra leur dire
Facile à faire


JE L'AIME À MOURIR
paroles et musique: Francis Cabrel

Moi je n'étais rien
Mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire (bis)
Je l'aime à mourir
Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rires
Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir (bis)
Je l'aime à mourir
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi
Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline
Elle danse au milieu
Des forêts qu'elle dessine
Je l'aime à mourir
Elle porte des rubans
Qu'elle laisse s'envoler
Elle me chante souvent
Que j'ai tort d'essayer
De les retenir (bis)
Je l'aime à mourir
Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l'aime à mourir
Je dois juste m'asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir
Je dois juste essayer
De lui appartenir (bis)
Je l'aime à mourir


PETITE MARIE
paroles et musique: Francis Cabrel

Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses

REFRAIN:
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour

Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j'avais écrite pour toi
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont vides
Et mes yeux pleurent de froid

REFRAIN

Dans la pénombre de ta rue,
Petite Marie, m'entends-tu?
Je n'attends plus que toi pour partir... (bis)


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