Gilbert Becaud
 

L' Important, c'est la Rose
Toi qui marches dans le vent
Seul dans la trop grande ville
Avec le cafard tranquille du passant
Toi qu'elle a laissé tomber
Pour courir vers d'autres lunes
Pour courir d'autres fortunes,
L'important...
REFRAIN:
L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
Crois-moi
Toi qui cherches quelque argent
Pour te boucler la semaine
Dans la ville tu promènes ton ballant
Cascadeur, soleil couchant
Tu passes devant les banques
Si tu n'es que saltimbanque,
L'important...
REFRAIN
Toi, petit, que tes parents
Ont laissé seul sur la terre
Petit oiseau sans lumière, sans printemps
Dans ta veste de drap blanc
Il fait froid comme en Bohème
T'as le coeur comme en carême,
Et pourtant...
REFRAIN
Toi pour qui, donnant-donnant,
J'ai chanté ces quelques lignes
Comme pour te faire un signe en passant
Dis à ton tour maintenant
Que la vie n'a d'importance
Que par une fleur qui danse
Sur le temps...
REFRAIN

Et Maintenant
Et maintenant, que vais-je faire
De tout ce temps que sera ma vie
De tous ces gens qui m'indiffèrent
Maintenant que tu es partie
Toutes ces nuits, pourquoi, pour qui?
Et ce matin qui revient pour rien
Ce coeur qui bat, pour qui, pourquoi?
Qui bat trop fort, trop fort
Et maintenant que vais-je faire
Vers quel néant glissera ma vie
Tu m'as laissé la terre entière
Mais la terre sans toi c'est petit
Vous mes amis soyez gentils
Vous savez bien que l'on n'y peut rien
Même Paris crève d'ennui
Toutes ces rues me tuent
Et maintenant que vais-je faire
Je vais en rire pour ne plus pleurer
Je vais brûler des nuits entières
Au matin je te haïrai
Et puis un soir dans mon miroir
Je verrai bien la fin du chemin
Pas une fleur et pas de pleurs
Au moment de l'adieu
Je n'ai vraiment plus rien à faire
Je n'ai vraiment plus rien...

Mes mains
Mes mains dessinent dans le soir
La forme d'un espoir
Qui ressemble à ton corps
Mes mains quand elles tremblent de fièvre
C'est de nos amours brèves
Qu'elles se souviennent encore
Mes mains caressent dans leurs doigts
Des riens venant de toi
Cherchant un peu de joie
Mes mains se tendent en prière
Vers ton ombre légère
Disparue dans la nuit
Mes mains elles t'aiment à la folie
D'un amour infini
Elles t'aiment pour la vie
As-tu déjà effacé ce passé qui m'obsède?
As-tu déjà oublié que ces mains ont tout donné?
Mes mains qui voudraient caresser
Un jour seront lassées
D'attendre ton retour
Mes mains elles iront te chercher
Là où tu t'es cachée
Avec un autre amour
Mes mains méprisant les prières
Trembleront de colère
Et je n'y pourrai rien
Mes mains pour toujours
Dans la nuit emporteront ta vie
Mais puisque tu le sais, reviens
Et tout comme autrefois
Elles frémiront pour toi dans la joie retrouvée
Reviens, ne les repousse pas
Ces mains tendues vers toi
Et donne leur tes mains

Nathalie
La place Rouge était vide
Devant moi marchait Nathalie
Il avait un joli nom, mon guide:
Nathalie...
La place Rouge était blanche
La neige faisait un tapis
Et je suivais par ce froid dimanche
Nathalie...
Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d'octobre
Je pensais déjà
Qu'après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine
Boire un chocolat...
La place Rouge était vide
Je lui pris son bras, elle a souri
Il avait des cheveux blonds, mon guide
Nathalie... Nathalie
Dans sa chambre à l'université
Une bande d'étudiants
L'attendaient impatiemment
On a ri, on a beaucoup parlé
Ils voulaient tout savoir Nathalie traduisait
Moscou, les plaines d'Ukraine,
Et les Champs-Élysées
On a tout mélangé et on a chanté
Et puis ils ont débouché
En riant à l'avance
Du champagne de France
Et on a dansé...
La, la la...
Et quand la chambre fut vide
Tous les amis étaient partis
Je suis resté seul avec mon guide,
Nathalie...
Plus question de phrases sobres
Ni de révolution d'octobre
On n'en était plus là
Fini le tombeau de Lénine
Le chocolat de chez Pouchkine
C'était loin déjà...
Que ma vie me semble vide
Mais je sais qu'un jour à Paris
C'est moi qui lui servirai de guide,
Nathalie... Nathalie

Je t'appartiens
Comme l'argile
L'insecte fragile
L'esclave docile
Je t'appartiens
De tout mon être
Tu es le seul maître
Je dois me soumettre
Je t'appartiens
Si tu condamnes
Jetant mon âme [Si tu me damnes]
Au creux des flammes [Voici mon âme]
Je n'y peux rien [Voici mes mains]
Avec les peines
L'amour et la haine
Coulant dans mes veines
Je t'appartiens
Que puis-je faire
Pour te satisfaire
Patron de la terre [Sur la basse terre]
Sur mon chemin
Comme les anges
Chanter tes louanges
Mais je ne suis pas un ange
Tu le sais bien
Je ne suis qu'un homme
Rien qu'un pauvre homme
Je t'aime comme [Rien qu'un pauvre homme]
Comme un copain [Je t'aime bien]
Souvent [Parfois] je pense
Que dans ton immense
Palais de silence
Tu dois être bien [On doit être bien]

Les croix
Mon Dieu qu'il y en a des croix sur cette terre
Croix de fer, croix de bois, humbles croix familières
Petites croix d'argent pendues sur des poitrines
Vieilles croix des couvents perdues parmi les ruines
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Immense croix de plomb vaste comme l'amour
J'y accroche le vent, j'y retiens la tempête
J'y prolonge le soir et j'y cache le jour
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé qui ressemble à souffrir;
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter que j'en pense mourir
Mon Dieu qu'il y en a sur les routes profondes
De silencieuses croix qui veillent sur le monde
Hautes croix du pardon dressées vers les potences
Croix de la déraison ou de la délivrance
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Immense croix de plomb vaste comme l'amour
J'y accroche le vent, j'y retiens la tempête
J'y prolonge le soir et j'y cache le jour
Mais moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé qui ressemble à souffrir
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter que j'en pense mourir

Je reviens te chercher
Je reviens te chercher
Je savais que tu m'attendais
Je savais que l'on ne pourrait
Se passer l'un de l'autre longtemps
Je reviens te chercher
Je n'ai pas tell'ment changé
Et je vois que de ton côté
Tu as bien traversé le temps
Tous les deux on s'est fait la guerre
Tous les deux on s'est pillés, volés, ruinés
Qui a gagné, qui a perdu,
On n'en sait rien, on ne sait plus
On se retrouve les mains nues
Mais après la guerre,
Il nous reste à faire
La paix.
Je reviens te chercher
Tremblant comme un jeune marié
Mais plus riche qu'aux jours passés
De tendresse et de larmes et de temps
Je reviens te chercher
J'ai l'air bête sur ce palier
Aide-moi et viens m'embrasser
Un taxi est en bas qui attend
REFRAIN

QUAND IL EST MORT LE POÈTE

Quand il est mort le poète, quand il est mort le poète
Tous ses amis, tous ses amis, tous ses amis pleuraient

Quand il est mort le poète, quand il est mort le poète
Le monde entier, le monde entier, le monde entier pleurait

On enterra son étoile, on enterra son étoile
Dans un grand champ, dans un grand champ, dans un grand champ de blé

Et c'est pour ça que l'on trouve, et c'est pour ça que l'on trouve
Dans ce grand champ, dans ce grand champ, dans ce grand champ des
bleuets

La, la, la...


Mon père à moi

Je le revois assis sur son vieux banc de pierre
roulant sa cigarette au bout de ses dix doigts.
Il était simple et bon et il était mon père,
mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.

Il était menuisier du plus petit village
qu'on rencontre là-bas avant le pays haut.
Il m'enseignait la vie comme on construit sa table,
mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.

Je sais qu'il avait fait des bêtises.
Certains soirs il parlait du Moyen-Orient.
Il  avait même fait la valise,
mais il revint pour moi en pleurant.

Il savait fabriquer des armoires aux lavandes
où les jeunes mariés garderaient leurs draps blancs,
et où les vieux mariés rangeraient leur légende,
mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.

Je sais qu'il avait fait des bêtises.
Certains soirs il parlait du Moyen-Orient.
Il avait même fait la valise,
mais il revint pour moi en pleurant.

Je le revois debout tel qu'il f ut et qu'il reste
derrière l'établi de sa pauvre maison,
avec pour tout galon des copeaux sur sa veste,
mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.


Les marchés de Provence

Il y a tout au long des marchés de Provence
qui sentent, le matin, la mer et le Midi,
des parfums de fenouil, melons et céleris
avec dans leur milieu, quelques gosses qui dansent.
Voyageur de la nuit, moi qui en ribambelle
ai franchi des pays que je ne voyais pas,
j'ai hâte au point du jour de trouver sur mes pas
ce monde émerveillé qui rit et s'interpelle
le matin au marché.

Voici pour cent francs du thym de la garrigue,
un peu de safran et un kilo de figues.
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
ou bien d'abricots?
Voici l'estragon et la belle échalote,
le joli poisson de la Marie-Charlotte.
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
ou bien quelques oeillets?
Et par-dessus tout ça on vous donne en étrenne
l'accent qui se promène et qui n'en finit pas..

Mais il y a, tout au long des marchés de Provence
tant de filles jolies, tant de filles jolies
qu'au milieu des fenouils, melons et céleris
j'ai bien de temps en temps quelques idées qui dansent.
Voyageur de la nuit, moi qui en ribambelle
ai croisé des regards que je ne voyais pas,
j'ai hâte au point du jour de trouver sur mes pas
ces filles du soleil qui rient et qui m'appellent
le matin au marché.

Voici pour cent francs du thym de la garrigue,
un peu de safran et un kilo de figues.
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
ou bien d'abricots?
Voici l'estragon et la belle échalote,
le joli poisson de la Marie-Charlotte.
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
ou bien quelques oeillets?
Et par-dessus tout ça on vous donne en étrenne
l'accent qui se promène et qui n'en finit pas..


Le petit oiseau de toutes les couleurs

Gilbert Bécaud / Maurice Vidalin

Ce matin, je sors de chez moi
Il m' attendait, il était là
Il sautillait sur le trottoir
Mon Dieu qu' il était drôle à voir
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs

Ça f' sait longtemps qu' j' n' avais pas vu
Un petit oiseau dans ma rue
Je ne sais pas ce qui m 'a pris
Il faisait beau, je l' ai suivi
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs

Où tu m' emmènes dis, où tu m' entraînes dis ?
Va pas si vite dis et attends-moi
Comme t' es pressé dis, t' as rendez vous dis ?
Là où tu vas, j' vais avec toi

On passe devant chez Loucho
Qui me fait hé, qui me fait ho
Je ne me suis pas arrêté
Pardon l' ami je cours après
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs

Sur l' avenue, je l' ai plus vu
J' ai cru que je l' avais perdu
Mais j' ai l’ entendu siffler
Et c' était lui qui me cherchait
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs

Où tu m' emmènes dis, où tu m' entraînes dis ?
Va pas si vite dis, attends-moi
Comme t' es pressé dis, t' as rendez-vous dis ?
Là où tu vas, j' vais avec toi

On est arrivé sur le port
Il chantait de plus en plus fort
S' est retourné, m' a regardé
Au bout d' la mer s' est envolé

J' peux pas voler, j' peux pas nager
J' suis prisonnier dis, ne m' en veux pas
Et bon voyage dis, et reviens-moi vite dis
Le p' tit oiseau de toutes les couleurs
Bon voyage, reviens vite dis, bon voyage...


JE PARTIRAI

Louis Amade / Gilbert Bécaud

Il faudra bien que ça arrive, je partirai
Il faudra bien que ça arrive, je partirai
Tu pleureras, j'en pleurerai
Tu haïras, je te plaindrai
Mal installé entre deux rives, je partirai, oui

Faudra pas que tu t'en étonnes, je partirai
Je ne veux déranger personne, je partirai
Tu sais, parfois il faut casser
Casser des coeurs et des idées
Les numéros de téléphone, faut les changer, oui

Il faut changer d'air les valises, je partirai
Il faut changer donc notre église, je partirai
Les biscottes et le train-train
Le thé au citron du matin
Les robinets se gargarisent, je partirai, oui

Mes chimères, mes chimères
Sont au fond de mon désert
Prisonnières, prisonnières
Des bouteilles à la mer

Couloir des hautes surveillances, je partirai
Vers les couloirs de mon enfance ou je courais
Un mot de plus, un mot de moins
Un bon Edam et puis au coin
C'était le début des offenses, je partirai, oui

Je n'écris plus en lettres rondes, je partirai
Fini les chambres en rotonde, je partirai
Fini l'amour à la grimace
Le consommé en demi-tasse
Moi, il me faut des tours du monde, je partirai, oui

Mes chimères, mes chimères
Sont au fond de mon désert
Prisonnières, prisonnières
Des bouteilles à la mer


C’ EST EN SEPTEMBRE

Neil Diamond - Gilbert Bécaud - Adaptação Maurice Vidalin

Les oliviers baissent les bras
Les raisins rougissent du nez
Et le sable est devenu froid
Oh blanc soleil
Maitres baigneurs et saisonniers
Retournent à leurs vrais métiers
Et les santons seront sculptés
Avant Noël

C’ est en septembre
Quand les voiliers sont dévoilés
Et que la plage, tremblent sous l’ ombre
D’ un automne débronzé
C’ est en septembre
Que l’ on peut vivre pour de vrai

En été mon pays à moi
En été c’ est n’ importe quoi
Les caravanes le camping-gaz
Au grand soleil
La grande foire aux illusions
Les slips trop courts, les shorts trop longs
Les hollandaises et leurs melons
De cavaillon

C’ est en septembre
Quand l’ été remet ses souliers
Et que la plage est comme un ventre
Que personne n’ a touché
C’ est en septembre
Que mon pays peut respirer

Pays de mes jeunes années
Là où mon père est enterré
Mon école était chauffée
Au grand soleil
Au mois de mai, moi je m’ en vais
Et je te laisse aux étrangers
Pour aller faire l’ étranger moi-même
Sous d’ autres ciels

Mais en septembre
Quand je reviens où je suis né
Et que ma plage me reconnaît
Ouvre des bras de fiancée
C’ est en septembre
Que je me fais la bonne année

C’ est en septembre
Que je m’ endors sous l’ olivier


Viens

(Gilbert Bécaud)
(paroles de Charles Aznavour)
 

La pluie ne cesse de tomber
Allez viens plus près ma mie
Si l'orage te fais trembler
Allez viens plus près ma mie

Le vent qui chasse du ciel lourd
Les nuages gris
Ne peut rien contre mon amour
Et toute la nuit

Viens plus près, plus près de mon coeur
Là, tout contre moi
Et si l'orage te fais peur
Dors entre mes bras

Je t'embrasserai, te parlerai
T'apporterai le réconfort
Allez viens
Nous resterons là, seuls ici bas
Que toi et moi, corps contre corps
Allez viens

Quand le soleil se levera
Je le sais trop bien
Comme la pluie tu partiras
Quand on est si bien

Dans cette grange
Etendons-nous sur les blés murs
Le destin a des idées étranges
Quand les éclairs déchirent l'azur
Vois, tu frissonnes
Pourtant tu veux partir déjà
Mais nous ne sommes attendus de personne
Et le ciel nous dit de rester là

La pluie ne cesse de tomber
Allez viens plus près ma mie
Si l'orage te fais trembler
Allez viens plus près ma mie

Le vent qui chasse du ciel lourd
Les nuages gris
Ne peut rien contre mon amour
Et toute la nuit

Viens plus près, plus près de mon coeur
Là, tout contre moi
Et si l'orage te fais peur
Dors entre mes bras

Je t'embrasserai, te parlerai
T'apporterai le réconfort
Allez viens
Nous resterons là, seuls ici bas
Que toi et moi, corps contre corps
Allez viens

Quand le soleil se levera
Je le sais trop bien
Comme la pluie tu partiras
Quand on est si bien