Charles Aznavour II
 

EMMENEZ-MOI
Vers les docks où le poids et l'ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent le ventre alourdi
De fruits les bateaux
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux
Des idées vagabondes
Aux reflets de ciels bleus
De mirages
Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d'éternels étés
Où l'on vit presque nus
Sur les plages
Moi qui n'ai connu toute ma vie
Que le ciel du nord
J'aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles I
l me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Dans les bars à la tombée du jour
Avec les marins
Quand on parle de filles et d'amour
Un verre à la main
Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée
M'enlève et me dépose
Un merveilleux été
Sur la grève
Où je vois tendant les bras
L'amour qui comme un fou
Court au devant de moi
Et je me pends au cou
De mon rêve
Quand les bars ferment, que les marins
Rejoignent leur bord
Moi je rêve encore jusqu'au matin
Debout sur le port
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Un beau jour sur un rafiot craquant
De la coque au pont
Pour partir je travaillerais dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes rêves d'enfant
Sur des îles lointaines
Où rien n'est important
Que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le coeur
En tressant m'a t'on dit
De ces colliers de fleurs
Qui enivrent
Je fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le coeur libéré
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil


COMME ILS DISENT
J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement
Rue Savasarte
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue, deux canaris
Et une chatte
Pour laisser maman reposer
Très souvent je fais le marché
Et la cuisine
Je range, je lave, j'essuie
A l'occasion je pique aussi
A la machine
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur
Un peu styliste
Mais mon vrai métier
C'est la nuit
Que je l'exerce travesti
Je suis artiste
J'ai un numéro très spécial
Qui fini en nu intégral
Après strip-tease
Et dans la salle je vois que
Les mâles ne croient pas leurs yeux
Je suis un homo - comme ils disent
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains
De tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et la, on s'en donne à coeur joie
Et sans complexes
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez
On les lapide
Mais on le fait avec humour
Enrobe dans des calembours
Mouiller l'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leur tablée
Marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous,
De ridicule
Ça gesticule et parle fort
Ça joue les divas, les ténors
De la bêtise
Moi, les lazzi, les quolibets
Me laissent froid, puisque c'est vrai
Je suis un homo - comme ils disent
À l'heure ou naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot
De solitude
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
A ce garçon beau comme un dieu
Qui sans rien faire a mis le feu
A ma mémoire
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret
Mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps
Au lits des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer, de me juger
Et je précise
Que c'est bien la nature qui
Et seule responsable si
Je suis un homo -- comme ils disent


LA MAMMA
Ils sont venus
Ils sont tous là
Dès qu’ils ont entendu ce cri
Elle va mourir, la mamma
Ils sont venus
Ils sont tous là
Même ceux du sud de l’Italie
Y a même Georgio, le fils maudit
Avec des présents plein les bras
Tous les enfants jouent en silence
Autour du lit ou sur le carreau
Et leurs jeux n’ont pas d’importance
C’est un peu leurs derniers cadeaux
A la Mamma
On la réchauffe des baisers
On lui remonte ses oreillers
Elle va mourir, la Mamma
Sainte Marie pleine de grâce
Dont la statue est sur la place
Bien sûr vous lui tendez les bras
En lui chantant
Ave Maria Ave Maria
Y a tant d’amour, de souvenirs
Autour de toi, toi la Mamma
C’est tant de larmes et de sourires
A travers toi, toi la Mamma
Et tous les hommes ont eu si chaud
Sur les chemins de grand soleil
Elle va mourir, la Mamma
Qu’ils boivent frais le vin nouveau
Le bon vin de la bonne treille
Tandis que s’entrassent fêle-mêle
Sur les bancs, foulards et chapeaux
C’est drôle on ne se sent pas triste
Près du grand lit et de l’affection
Y a même un oncle guitariste
Qui joue en faisant attention
A la mamma
Et les femmes se souvenant
Des chansons tristes des veillées
Elle va mourir, la Mamma
Tout doucement, les yeux fermés
Chantent comme on berce un enfant
Après une bonne journée
Pour qu’il sourie en s’endormant
Ave Maria
Y a tant d’amour, de sourires
Autour de toi, toi la Mamma
Y a tant de larmes et de sourires
A travers toi, toi la Mamma
Que jamais, jamais, jamais
Tu nous quitteras

LE CABOTIN
Charles Aznavour / Georges Garvarentz

Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
Je suis né pour jouer
Donnez-moi un tréteau minable et sans chaleur
Je vais me surpasser
Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
Mais j'ai ça dans le sang
Donnez-moi quatre planches et quelques spectateurs
Et j'aurais du talent
Du talent

Dans une pièce de trois murs
A ventre ouvert sur le public
Tout comme au bord d'un gouffre obscur
Avec mon trac, avec mes tics
Je viens donner la comédie
Vibrant d'un feu qui brûle en moi
Je parle, je pleure, et je ris
Et vis mon rôle chaque fois
Ne me condamnez pas sans comprendre mon coeur
Je suis d'une autre race
Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
La scène est mon espace.

Ma vie commence alors
Que je vois le décor
Que j'entends les trois coups
Et je suis malgré moi
Pris de peur et de joie
Quand le rideau se lève
Là, mon coeur bat si fort
Que je frôle la mort
Et que j'en oublie tout
Mais au moment exact
Je fais le premier pas
Pour entrer dans mon rêve
Mon rêve

Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
J'ai choisi mon destin
Donnez-moi dix répliques et quelques projecteurs
Vous verrez mes moyens
Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
Et c'est toute ma vie
Donnez-moi un théâtre, un rôle à ma hauteur
Et j'aurais du génie
Du génie

Sous un maquillage savant
Où le visage à découvert
Emphatique ou discrètement
Je dis la prose ou bien le vers
Avec tendresse avec fureur
Selon la pièce et puis l'emploi
Je souffre, je vis ou je meurs
Et mens jusqu'à ce que j'y crois
Soit dit sans vanité je connais ma valeur
Et si pour vous peut-être
Je suis un cabotin dans toute sa splendeur
Je reste fier de l'être.


ETRE
Charles Aznavour / G Garvarentz

Être, renaître ma naissance
Dans une aube de craie
Sous la lune de sang
Aux termes d'un hiver mourant
Être, émerger du silence
Voir briller au soleil
Les givres de mon coeur
Présage d'un printemps meilleur
Être le fuit et la semence
Dans un sol épuisé
Et fleurir en exil
Comme un arbre éclaté d'avril
Être, apprendre à me connaître
Garder les yeux ouverts
Et n'être rien qu'un être
De chair

Pour aimer jusqu'à la mort
Et au-delà peut-être
Être l'âme séparée du corps
Pour aimer jusqu'à la mort
Même au-delà encore

Être la voix de mes naufrages
Le verbe retrouvé
Lavé de tout défaut
Épousant le chemin des mots
Être, échapper au chantage
De tous les lieux communs
Éteindre mes volcans
Dompter et chevaucher mon temps
Être le geste qui engage
L'avenir repensé
Artisan du retour
Au simple rituel d'amour
Être, mourir pour mieux renaître
Des mensonges d'antan
Et n'être rien qu'un être
Vivant


ILS SONT TOMBÉS
C. Aznavour / G.Garvarentz

Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi
Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre
Avec des gestes lourds comme des hommes livres
Mutilés, massacrés les yeux ouverts d’ effroi
Ils sont tombés en invoquant leur Dieu
Au seuil de leur église ou le pas de leur porte
En troupeaux de désert titubant en cohorte
Terrassés par la soif, la faim, le fer, le feu

Nul n’ éleva la voix dans un monde euphorique
Tandis que croupissait un peuple dans son sang
L’ Europe découvrait le jazz et sa musique
Les plaintes de trompettes couvraient les cris d’enfants
Ils sont tombés pudiquement sans bruit
Par milliers, par millions, sans que le monde bouge
Devenant un instant minuscules fleurs rouges
Recouverts par un vent de sable et puis d’oubli

Ils sont tombés les yeux plein de soleil
Comme un oiseau qu’en vol une balle fracasse
Pour mourir n’ importe où et sans laisser de traces
Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil
Ils sont tombés en croyant ingénus
Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance
Qu’ un jour ils fouleraient des terres d’ espérance
Dans des pays ouverts d’ hommes aux mains tendues
Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qu’ a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui n’ a jamais baissé la tête sous  l’ injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit
Éternelle des temps au bout de leur courage
La mort les a frappés sans demander leur âge
Puisqu’ ils étaient fautifs d’ être enfants d’ Arménie
 


NON, JE N'AI RIEN OUBLIE
 

Je n'aurais jamais cru qu'on se rencontrerait
Le hasard est curieux, il provoque les choses
Et le destin pressé un instant prend la pose
Non, je n'ai rien oublié
Je souris malgré moi rien qu'à te regarder
Si les mois, les années, marquent souvent les êtres
Toi, tu n'as pas changé, la coiffure peut-être

Non, je n'ai rien oublié
Rien oublié
Marié, moi ? Allons donc, je n'en ai nulle envie
J'aime ma liberté, et puis, de toi à moi
Je n'ai pas rencontré la femme de ma vie
Mais allons prendre un verre, et parle-moi de toi
Qu'as-tu fait de tes jours ? Es-tu riche et comblée
Tu vis seule à Paris ? Mais alors, ce mariage ?
Entre nous tes parents ont dû crever de rage.
Non, je n'ai rien oublié

Qui m'aurait dit qu'un jour sans l'avoir provoqué
Le destin tout à coup nous mettrait face à face
Je croyais que tout meurt avec le temps qui passe
Non, je n'ai rien oublié
Je ne sais trop que dire, ni par où commencer
Les souvenirs foisonnent, envahissent ma tête
Et le passé revient du fond de sa défaite
Non, je n'ai rien oublié
Rien oublié

A l'âge où je portais mon amour pour toute arme
Ton père ayant pour toi bien d'autres ambitions
A brisé notre amour et fait jaillir nos larmes
Pour un mari choisi sur sa situation
J'ai voulu te revoir mais tu étais cloîtrée
Je t'ai écrit cent fois mais toujours sans réponse
Cela m'a pris longtemps avant que je renonce
Non, je n'ai rien oublié

Parlé   L'heure court et déjà le café va fermer
        Viens je te raccompagne à travers les rues mortes
        Comme au temps des baisers qu'on volait sous ta porte
        Non, je n'ai rien oublié
        Chaque saison était notre saison d'aimer
        Et nous ne redoutions ni l'hiver ni l'automne
        C'est toujours le printemps quand nos vingt ans résonnent
        Non je n'ai rien oublié
        Rien oublié

Cela m'a fait du bien de sentir ta présence
Je me sens différent, comme un peu plus léger
On a souvent besoin d'un bain d'adolescence
C'est doux de revenir aux sources du passé
Je voudrais, si tu veux, sans vouloir te forcer
Te revoir à nouveau, enfin... si c'est possible
Si tu en as envie, si tu es disponible
Si tu n'as rien oublié
Comme moi qui n'ai rien oublié.


UNE VIE D’AMOUR

Aznavour / Georges Garvarentz

Une vie d’amour
Que l’on s’était jurée
Et que le temps a désarticulée
Jour après jour
Blesse mes pensées
Tant des mots d’amour
En nos coeurs étouffés
Dans un sanglot l’espace d’un baiser
Sont restés sourds
À tout, mais n’ont rien changé
Car un au revoir
Ne peut être un adieu
Et fou d’espoir
Je m’en remets à Dieu
Pour te revoir
Et te parler encore
Et te jurer encore

Une vie d’amour
Remplie de rires clairs
Un seul chemin
Déchirant mes enfers
Allant plus loin
Que la nuit
La nuit des nuits

Une vie d’amour
Que l’on s’était jurée
Et que le temps a désarticulée
Jour après jour
Blesse mes pensées
Tant des mots d’amour
Que nos coeurs ont criés
De mots tremblés, de larmes soulignées
De joies désaharmonisées

Des aubes en fleurs
Aux crépuscules gris
Tout va, tout meurt
Mais la flamme survit
Dans la chaleur
D’un immortel été
D’un éternel été

Une vie d’amour
Une vie pour s’aimer
Aveuglément
Jusqu’au souffle dernier
Bon an mal an
Mon amour
T’aimer encore

Et toujours


Vous et Tu

Vous êtes chère grande artiste
La plus charmante des amis
Et l'hôtesse la plus exquise
Que n'ait jamais connue Paris
Chez vous c'est toujours table ouverte
On y côtoie le monde entier
Des diplomates et des poètes
Mais les mondanités passées
Libérée de ton enveloppe
Tu deviens dans l'intimité
La plus formidable salope
Qu'une mère n'ait enfantée

Je sais que vous, je sais que tu
Vous que j'admire
Toi qui m'attires
Je sais que vous, je sais que tu
Es respectable, mais sans vertu

Nul ne sait que l'on est complices
Nos rapports semblent anodins
Jamais vos yeux ne vous trahissent
S'ils croisent un instant les miens
A l'heure où votre époux en scène
Joue de Musset subventionné
Vous venez jusqu'à mon septième
Ciel et enfer de nos pêchés
Et sur mon lit, nue et offerte
Délaissant tes airs de statue
Tu te révèles plus experte
Qu'une sirène de la rue

Je sais que vous, je sais que tu
Vous que j'admire
Toi qui m'attires
Je sais que vous, je sais que tu
Es respectable, mais sans vertu

Sur vos coussins de velours tendre
Sous l'or qui orne vos salons
Vos amis viennent vous entendre
Prêcher pour la révolution
Le cou chargé de pierres fines
Payées par l'or de vos contrats
Vous jouez de façon divine
Le rôle de Passionaria
Prête à tout brûler sur la terre
Mais la nuit quand tu viens me voir
C'est toi qu'as le feu aux artères
Aux artères et puis autre part

Je sais que vous, je sais que tu
Vous que j'admire
Toi qui m'attires
Je sais que vous, je sais que tu
Es respectable, mais sans vertu

Le verre en cristal de Bohème
Donne au vin rouge un autre goût
Quant au caviar, c'est sans problème
Puisqu'il vient tout droit de Bakou
Vous savez de façon subtile
Manger à tous les râteliers
Faut des appuis, c'est très utile
Et des amis de tous côtés
Vous de gauche, allons ça m'épate
Quand j'ai le sentiment, ma chère
Que tu n'es pas si maladroite
Quand tu veux t'envoyer en l'air

Je sais que vous, je sais que tu
Vous que j'admire
Toi qui m'attires
Je sais que vous, je sais que tu
Es respectable, mais sans vertu


PAR GOURMANDISE

Je t’ aime aussi par gourmandise
Toi mon joli péché mignon
Tu as le goût des friandises
Que je volais petit garçon
Tendre objet de ma convoitise
Tu es comme un fruit défendu
Et je cueille par gourmandise
Mille baisers sur ton corps nu

Je t’ aime aussi par gourmandise
Et je te dévore des yeux
Quelque parole que tu dises
Coule comme un vin merveilleux
Que je déguste et qui me grise
Et me trouble d’ âme et de corps
Et je te prends par gourmandise
Et puis j’ en redemande encore

Je t’ aime aussi par gourmandise
Tu es mon restaurant chinois
Tu es mon canard aux cerises
Mon petit pain au chocolat
Par toi mon appétit s’ aiguise
Je te dérobe et te savoure
Viens, viens contre moi que je te dise
Je t’ aime aussi par gourmandise

Mon amour


For me formidable

Jacques Plante / Charles Aznavour

You are the one for me, for me, for me, formidable
You are my love very, very, very, véritable
Et je voudrais pouvoir un jour enfin te le dire
Te l’ écrire dans la langue de Shakespeare
Et my desire, desire, desire désirable
Je suis malheureux d’ avoir si peu de mots
A t’ offrir en cadeau
Darling est: love you, love you, darling I want you
Et puis, c’ est a peu près tout
You are the one for me, for me, for me, formidable

You are the one for me, for me, for me, formidable
But how can you see me, see me, see me, si minable
Je ferais mieux d’ aller choisir mon vocabulaire
Pour te plaire dans la langue de Molière
A toi tes eyes, ton nose, tes lips adorables
Tu n’ as pas compris, tant pis, ne t’ en fais pas
Et viens t’ en dans mes bras
Darling est: love you, love you, darling I want you
Et puis le reste on s’ en fout
You are the one for me, for me, for me, formidable
Je me demande même pourquoi je t’ aime
Toi qui te moque de moi et de tout
Avec ton air canaille, canaille, canaille
How can I love you


Sur ma vie

Sur ma vie
je t'ai juré un jour
De t'aimer jusqu'au dernier jour de mes jours
Et le même mot devait très bientôt
Nous unir devant Dieu et les hommes
Sur ma vie
Je t'ai fait le serment
Que ce lien tiendrait jusqu'à la fin des temps
Ainsi nous vivions
Ivres de passion
Et mon cœur voulait t'offrir mon nom

Près des orgues qui chantaient
Face à Dieu qui priait
Heureux, je t'attendais
Mais les orgues se sont tues
Et Dieu a disparu
Car tu n'es pas venu

Sur ma vie
J'ai juré que mon cœur
Ne battrait jamais pour aucun autre cœur
Et tout est perdu car il ne bat plus
Mais il pleure mon amour déçu

Sur ma vie je t'ai juré un jour
De t'aimer jusqu'au dernier jour de mes jours
Et même à présent je tiendrais serment
Malgré tout le mal que tu m'as fait
Sur ma vie chérie je t'aimerai


Tu te laisses aller

Drôle, ce que t'es drôle à regarder
T'es là t'attends tu fais la tête
Et moi j'ai envie de rigoler
C'est l'alcool qui monte en ma tête
Tout l'alcool que j'ai pris ce soir
Afin de puiser le courage
De t'avouer que j'en ai mare
De toi et de tes commérages
De ton corps qui me laisse sage
Et qui m'enlève tout espoir

J'en ai assez faut bien que je te le dise
Tu m'exapères tu me tyrannises
Je subis ton sale caractère
Sans oser dire que t'exagères
Oui t'exagères tu le sais maintemant
Parfois je voudrais t'étrangler
Dieu ce que t'as changé en 5 ans
Tu te laisses aller, tu te laisses aller

Tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis quelle allure
Je me demande chaque jour
Comment as-tu fais pour me plaire
Comment ai-je pu te faire l'amour
Et t'alliéner ma vie entière
Comme ça tu ressembles à ta mère
Car rien pour inspirer l'amour

Devant mes amis quelle catastrophe
Tu me contredis, tu m'apostrophes
Avec ton venin et ta hargne
Tu ferais battre des montagnes
Ah j'ai décroché le gros lot
Le jour où je t'ai rencontré
Si tu te taisais, ce serait trop beau non!
Tu te laisses aller, tu te laisses aller

Tu es une brute et un tyran
Tu n'as pas de cœur et pas d'âme et pourtant
Pourtant, je pense bien souvent que
Malgré tout tu es ma femme
Si tu voulais faire un effort
Tout pourrait reprendre sa place
Pour maigrir, fais un peu de sport
Arrange toi devant ta glace
Accroche un sourire à ta face
Maquille ton cœur et ton corps

Au lieu de penser que je te déteste
De me fuir comme la peste
Essaie de te montrer gentille
Redeviens la petite fille
qui m'a donné tant de bonheur
Et parfois comme par le passé
J'aimerais que tout contre mon coeur
Tu te laisses aller, tu te laisser aller


QUI

Qui frolera tes lèvres
Et vibrant de fièvre
Surprenant ton corps
Deviendra ton maître
En y faisant naître
Un nouveau bien-être
Un autre bonheur ?
Qui prendra la relève
Pour combler tes rêves
Et sans un remord
D'un éclat de rire
Saura te conduire
À mieux me détruire
Au fond de ton cœur ?
Qui peut être cet autre ?
Qui sera cet intrus
Dans tout ce qui fut nôtre
Quand je ne serai plus ?

Qui prendra ta faiblesse
Avec des caresses et des mots d'amour
Découvrant l'oubli nos jours de folie
Qui prendra ta vie au bout de mes jours  ?

Nous vivons à 20 ans d'écart
Notre amour est démesuré
Et j'ai le cœur au désespoir
Pour ces années
Car lorsque mes yeux seront clos
D'autres yeux vont te contempler
Aussi je lutte avec ce mot de ma pensée

Qui sans que tu protestes
Refera les gestes qui ne sont qu'à nous
Lorsque je t'embrasse ?
Lorsque je t'enlace
Qui prendra ma place autour de ton cou ?
Qui connaîtra tes scènes de folie soudaine ou bien de courroux ?
Qui aura la chance d'avoir ta présence ?
Souvent quand j'y pense
Je deviens jaloux

Qui, nul ne peut le dire ?
Qui, nous n'en savons rien ?
Et mon cœur se déchire
En pesant que quelqu'un
Te prendra un je t'aime
Et par ce je t'aime, je le sais déjà
Il prendra ta bouche
Il prendra ta couche
Et m'enterrera, pour la seconde fois


PLUS BLEU QUE TES YEUX

Plus bleu que le bleu de tes yeux
Je ne vois rien de mieux
Même le bleu des cieux
Plus blond que tes cheveux dorés
Ne peut s'imaginer
Même le blond des blés
Plus pur que ton souffle si doux
Le vent même au mois d'août
Ne peut être plus doux
Plus fort que mon coeur pour toi
La mer même en furie
Ne s'en approche pas
Plus bleu que le bleu de tes yeux
Je ne vois rien de mieux
Même le bleu des cieux

        Si un jour tu devais t'en aller
        Et me quitter
        Mon destin changerait tout à coup
        Du tout au tout

Plus gris que le gris de ma vie
Rien ne serait plus gris
Pas même un ciel de pluie
Plus noir que le noir de mon coeur
La terre en profondeur
N'aurait pas sa noirceur
Plus vide que mes jours sans toi
Aucun goufre sans fond ne s'en approchera
Plus long que mon changrin d'amour
Même l'éternité près de lui serait courte
Plus gris que le gris de ma vie
Rien ne serait plus gris
Pas même un ciel de pluie

        On a tort de penser je sais bien
        Au lendemain
        A quoi bon se compliquer la vie
        Puisqu'aujourdhui

Plus bleu que le bleu de tes yeux
Je ne vois rien de mieux
Plus blond que tes cheveux dorés
Ne peut s'imaginer
Même le blond des blés
Plus pur que ton souffle si doux
Le vent même au mois d'août
Ne peut être plus doux
Plus fort que mon coeur pour toi
La mer même en furie
Ne s'en approche pas
Plus bleu que le bleu de tes yeux
Je ne vois que les rêves
Que m'apportent tes yeux.


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