C'est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau hisse et ho
Santiano
Dix huit noeuds quatre cent tonneaux je suis fier d'y être matelot
Refrain :
Tiens bon la vague tiens bon le vent hisse et ho
Santiano
Si Dieu veut toujours droit devant Nous irons jusqu'à San Francisco
Je pars pour de longs mois en laissant Margot hisse et ho
Santiano
D'y penser j'avais le coeur gros en passant les feux de Saint-Malo
Refrain
On prétend que là-bas l'argent coule a flot hisse et ho
Santiano
Eau trop or au fond des ruisseaux j'en ramènerai plusieurs lingots
Refrain
Un jour je reviendrai charge de cadeaux hisse et ho
Santiano
Au pays j'irai voir Margot a son doigt je passerai l'anneau
Tiens bon la vague tiens bon le vent hisse et ho
Santiano
Sur la mer qui fait le gros dos nous irons jusqu'à San Francisco
Il s'appelait Stewball
C'était un cheval blanc
Il était mon idole
Et moi j'avais dix ans
Notre pauvre père
Pour acheter ce pur sang
Avait mis dans l'affaire
Jusqu'à son dernier franc
Il avait dans la tête
D'en faire un grand champion
Pour liquider nos dettes
Et payer la maison
Et croyait à sa chance
Il engagea Stewball
Par un beau dimanche
Au grand prix de St-Paul
"Je sais, dit mon père,
Que Stewball va gagner"
Mais après la rivière
Stewball est tombé
Quand le vétérinaire
D'un seul coup l'acheva
J'ai vu pleurer mon père
pour la première fois
Il s'appelait Stewball
C'était un cheval blanc
Il était mon idole
Et moi j'avais dix ans
Cette montagne que tu vois on en viendra a bout mon gars
Un bulldozer et deux cent gars et passera le route
Refrain :
Debout les gars réveillez-vous y va falloir en mettre un coup
Debout les gars réveillez-vous on va au bout du monde
Il ne faut pas se dégonfler devant les tonnes de rocher
On va faire un quatorze juillet a coups de dynamite
Refrain
Encore un mètre et deux et trois en 1983
Tes enfants seront fiers de toi la route sera belle
Refrain
Les gens nous prenaient pour des fous mais nous on passera partout
Et nous seront au rendez-vous de ceux qui nous attendent
Refrain
Il arrive parfois le soir comme un petit goût de cafard
Et ce n'est qu'un peu de brouillard que le soleil déchire
Refrain
Quand tout sera termine y faudra bien se séparer
Mais on oubliera jamais ce qu'on a fait ensemble
Refrain (X2)
Parle-moi de chez toi, parle-moi de toi.
Parle-moi de ton pays, de ta femme, de ta maison.
On dit que tombe la pluie là-bas toute une saison.
Y a-t-il encore dans ta rue des gens qui vont pieds-nus?
Que penses-tu de tes voisins, tes frères africains?
Parle-moi de chez toi, parle-moi de toi.
Parle-moi de ton métier, de ta vie de tous les jours.
As-tu le temps de chanter, de rire et de faire l'amour?
Que vont faire tes enfants quand ils seront plus grands?
Que penses-tu de tes lointains frères américains?
Parle-moi de chez toi, parle-moi de toi.
Parle-moi de tes idées, de tes rêves, de tes espoirs,
du grand vent qui s'est levé pour aider le monde noir.
Je voudrais la vérité. Peux-tu me pardonner,
me pardonner simplement d'être un homme blanc?
Parle-moi de chez toi, parle moi de toi. (2X)
Pour ne pas rester solitaire,
je prendrai femme à la maison,
mais qu'elle commence par se taire
en écoutant mes conditions.
Qu'elle ne soit jamais trop sévère,
qu'elle tienne bien ma maison,
et qu'elle pense à remplir mon verre
sans avoir l'air d'une souillon.
Je la préférerais jolie
qui n'aguiche pas les garçons,
jolie, oui, mais fidèle aussi
quand je n'suis pas à la maison.
Qu'elle fasse briller mes bottes
et ne reste pas à rêver,
à rêvasser comme une sotte
en laissant brûler mon dîner.
Deuxième couplet, Messieurs Dames, et allons-y!
Qu'elle ne me fasse pas la tête
lorsque je m'attarde à veiller,
ou bien quand j'ai trop fait la fête
avec mes amis au café.
Qu'elle vienne me dire: "Je t'aime"
quand j'ai envie de l'écouter,
mais ne me pose pas de problèmes
lorsque je me sens fatigué.
Qu'elle ne gâche pas ma fortune
et qu'elle ne me demande pas
pour elle de décrocher la lune,
mais qu'elle me traite comme un roi.
Belles, si ces conditions
paraissent vous intéresser,
venez me voir à la maison:
de mariage nous pourrions parler,
la la la ... (etc.)
de mariage nous pourrions parler.
Les enfants font une farandole
et le vieux maître est tout ému:
demain il va quitter sa chère école,
sur cette estrade il ne montera plus.
Refrain:
Adieu, Monsieur le professeur,
on ne vous oubliera jamais,
et tout au fond de notre coeur
ces mots sont écrits à la craie.
Nous vous offrons ces quelques fleurs
pour dire combien on vous aimait.
On ne vous oubliera jamais.
Adieu, Monsieur le professeur!
Une larme est tombée sur sa main,
seul dans sa classe il s'est assis.
Il en a vu des filles et des gamins
qu'il a aimés tout au long de sa vie.
Refrain: Adieu, Monsieur le professeur ...
De beaux prix sont remis aux élèves,
tous les discours sont terminés.
Sous le préau l'assistance se lève,
une dernière fois les enfants vont chanter:
Refrain: Adieu, Monsieur le professeur ...
J'ai connu Emilie aux premières jonquilles
elle était si jolie des jonquilles aux derniers lilas.
Dans la ferme endormie, chaque fois que j'allais la voir,
son père avec un fusil m'attendait derrière l'abreuvoir.
Il me chassa aux dernières jonquilles -
me fusilla des jonquilles aux derniers lilas.
Un jour dans la grange aux loups aux premières jonquilles,
elle sauta sur mes genoux des jonquilles aux derniers lilas.
Une fourche me piqua, je me relevai en hurlant.
J'eus beau fuir à travers bois, son père me jeta dans
l'étang.
Il me piqua aux premières jonquilles
et me fourcha des jonquilles aux derniers lilas.
Dans le grenier sur le foin aux premières jonquilles
pris sa fille et bus son vin des jonquilles aux derniers lilas.
Son père voyant le tableau me fit connaître un peu plus
tard
les grenouilles et les crapauds au fond de la mare aux canards.
Il m'injuria aux premières jonquilles
et me noya des jonquilles aux derniers lilas.
J'ai connu le sel et le plomb aux premières jonquilles,
j'ai connu l'auge à cochon des jonquilles aux derniers lilas.
J'ai laissé mes amours là, mille fois j'ai frôlé
la mort.
Est-il encore derrière moi? Que m'importe? Je cours encore.
Je vais, je vas aux premières jonquilles
du pré au bois des jonquilles aux derniers lilas.
La la lalala la la la.
Dis papa, qu'est-ce qui arriverait
si le soleil mourait?
- Si le soleil un jour cessait de briller,
tu regarderais dans le ciel étonné,
et le vent porterait la lumière de tes yeux.
De nouveau le soleil donnerait son feu.
Dis papa, qu'est-ce qui arriverait
si le vent mourait?
- Si le vent un beau jour s'arrêtait de souffler,
ton voilier ne pourrait plus jamais naviguer,
mais les fleurs des prairies appelleraient le vent.
De nouveau il ressouffleriat sur les champs.
Dis papa, qu'est-ce qui arriverait
si les fleurs mouraient?
- Si les fleurs ne devaient plus fleurir au jardin,
tu aurais, ma chérie, tellement de chagrin
que les larmes de tes yeux sur la terre tomberaient
et les fleurs de ton amour s'épanouiraient.
Dis papa, qu'est-ce qui arriverait
si je ne t'aimais plus?
- Si un jour, mon enfant, tu cessais de m'aimer,
plus de fleurs ni de vent ni de soleil levé,
c'est la terre tout entière qui cesserait de tourner.
Alors, si tu veux qu'elle continue de tourner,
ma chérie, il te faudra toujours m'aimer.
Un étrange étranger est arrivé un beau soir.
De son pipeau il tirait des sons bizarres.
Ses cheveux longs lui donnaient l'air d'un vagabond.
En ce temps-là la ville était envahie
par tous les rats venus du fonds du pays.
Privés de pain les habitants mouraient de faim.
Le musicien leur dit : "Si vous le voulez,
je peux sur l'heure du fléau vous délivrer."
Pour mille écus le marché fut bientôt conclu.
Devant l'église il joua de son pipeau
comme un berger pour rassembler le troupeau,
et de partout les rats sortirent de leurs trous.
On vit les rats qui le suivaient dans les rues.
Chemin faisant, ils étaient cent mille et plus.
Il les mena à la rivière et les noya.
"C'est un sorcier!", s'écrièrent les bourgeois.
Tout le village déjà le désignait du doigt.
A coups de pierre et sans argent ils le chassèrent.
Tout le village dormait paisiblement,
lorsque soudain on entendit dans le vent
un doux refrain que les enfants connaissaient bien.
Les p'tits enfants dans leurs chemises de nuit
cherchaient le vent et le le pipeau dans la nuit.
Ils arrivèrent à la rivière et se noyèrent.
Ah, Manolita, mi chiquitita,
mets ta mantille, fais-toi belle.
Manolita, c'est la nouvelle
qui se répand de rue en ruelle.
Celui qui t'a dit "Je t'aime",
Manolita, revient du combat.
Il ramène de Bohême
une bague, un diadème,
la couronne
qu'il te donne,
la madone la bénira.
Manola, ton amour est là (bis).
Ah, Manolita, mi chiquitita,
je vais brûler ce soir mon échelle.
Manolita, loin de ton ciel,
je vais pleurer ton lit de dentelle.
Celui qui t'a dit "Je t'aime",
Manolita, ton croque-mitaine,
celui qui t'a dit "Je t'aime",
Manola, est devenu roi.
S'il apprend combien je t'aime
et que ton coeur bat au même
rythme tendre, sans attendre
il va me prendre,
oui, sauve-moi.
Manola, ton amour est là! (bis)
Ah, Manolita, mi chiquitita,
mais que fais-tu, où vas-tu, ma belle?
Manolita, belle infidèle,
quand tu souris, mon coeur te rappelle
celui qui t'a dit "Je t'aime",
Manola, en te faisant reine,
celui qui t'a dit "Je t'aime",
Manola, aimant dans tes bras.
Ni les cristaux de Bohême,
ni les bagues ni les diadèmes
ne remplacent nos passe-passe.
Quand je t'embrasse,
je suis ton roi.
Manola, ton amour est là! (bis)
En ce temps de ta jeunesse,
pour mes yeux de jeune loup,
tu avais noué tes tresses
un jour autour de ton cou.
Je t'offrais mon innocence
dans le coeur d'un anneau d'or,
mais le soleil de l'enfance
m'aveuglait trop fort encore.
Refrain:
Mon Hélène, mon Hélène,
à l'ombre de la fontaine,
sous tes beaux cheveux de laine,
mon Dieu, comme je t'aimais!
Mon Hélène, mon Hélène,
sous les branches du grand chêne
j'ai le coeur rempli de peine.
Je ne t'oublierai jamais.
Quand nous longions la rivière
en descendant le courant,
les pieds nus fendaient les pierres
comme des poissons d'argent.
Tu dégrafais ton corsage
et quittais ton jupon blanc.
Tourterelle encore sauvage,
tu cachais tes seins d'enfant.
Refrain: Mon Hélène ...
Je n'ai pas sous les étoiles
bu la liqueur de ta voix.
Je n'ai pas levé ton châle
ni dormi auprès de toi.
Aujourd'hui de ton visage,
aujourd'hui longtemps après,
j'ai perdu jusqu'à l'image,
mais j'en garde les regrets.
Refrain: Mon Hélène ...
C''est dans la cale qu'on met les rats, houla la houla,
c'est dans la cale qu'on met les rats, houla houla.
[Refrain]
Pare à virer,
les gars, faudrait haler.
On s' repos'ra quand on arriv'ra
dans le port de Tacoma.
C'est dans la mer qu'on met les mâts, houla la houla,
c'est dans la mer qu'on met les mâts, houla houlala.
[Refrain] Pare à virer ...
C'est dans la pipe qu'on met l'tabac, houla la houla,
c'est dans la pipe qu'on met l'tabac, houla houlala.
[Refrain] Pare à virer ...
C'est dans la gueule qu'on se met l'tafia, houla la houla,
c'est dans la gueule qu'on se met l'tafia, houla houlala.
[Refrain] Pare à virer ...
Mais les filles, ça s'met dans les bras, houla la houla,
mais les filles, ça s'met dans les bras, houla houlala.
[Refrain] Pare à virer ...
Dans mon coeur tambour il y aura toujours
un battement pour la ville que j'ai tant aimée.
Je m'souviens des jours où je séchais les cours:
on jouait au ballon au chantier.
On rentrait le soir en courant sous la pluie,
et pareille à l'eau de la fontaine au bout du square
s'écoula ma vie, mes jours et mes nuits
dans la ville que j'aimais tant.
Des matins d'orage la sirène du barrage
appelait à l'ouvrage les femmes de la cité,
et les hommes au chômage tenaient le ménage,
préparaient aux enfants leur goûter.
La vie était dure, pas de pain dans le four,
mais ils regardaient droit devant sans murmure.
Comme des vautours ils veillaient sur leurs tours
de la ville que j'aimais tant.
Il y avait dans l'air comme un hymne, un air,
une chanson poitrinaire qui montait de l'arsenal.
Je n'étais pas peu fier le jour de mon premier salaire
quand je jouais d'la guitare dans les bals.
Ainsi passait ma jeunesse, et pour dire le moins,
je ne chantais pas ou en montant dans l'express
de la ville que j'aimais tant.
Quand je m'en suis r'tourné après bien des années,
les yeux m'ont brûlé de voir ma ville à genoux,
les tanks, les blindés, les cafés bombardés,
et dans l'air cette odeur de brisé.
L'armée a mis ses feux sur le vieux chantier,
et ces maudits, maudits remparts de barbelés!
Qu'ont-ils faits, mon Dieu, les vétérans et les bleus
de la ville que j'aimais tant?
Et passe le temps et passent les ans,
au loin dans le vent sont envolés mes regrets.
Le feu et le sang sont rentrés dans les rangs,
et j'espère ne les revoir jamais.
Mais toi, mon p'tit frère, qui n'a pas connu ça,
tes pistolets de plastique et tes sabres de bois,
range-les au vestiaire: on ne joue pas à la guerre
dans la ville que j'aime tant!
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille en terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
L'amour est morte
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis en honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est avenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit sur moi quand bise vente
Le vent me vient
Le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
1 Je n'suis plus l'maître chez moi, c'est mon chien qui fait la
loi
Le matin dès le réveil, il me crie dans les oreilles
V'a-t'en donc faire ta toilette et puis faire chauffer mon café
Descend donc soigner les bêtes et puis préparer ma pâtée
Faut rentrer quelques patates et va-t'en donc tirer de l'eau
Faut planter quelques tomates et puis donner à boire aux chevaux
Faut monter quelques javels et puis couper un peu de bois
Faut essuyer la vaisselle et réparer l'essieu du toit
2 Je n'suis plus l'maître chez moi, c'est mon chien qui fait la
loi
J'peux plus aller au café, sans voir mon chien arriver
Va-t'en donc faire des emplettes au lieu de traîner au café
Faut acheter des cigarettes et un paquet de chicorée
Quatre boîtes de cartouches et un bon sac de ciment
Un peu de papier tue-mouches et deux cent grammes de safran
Deux bonnes paires de chaussettes et un paquet de mort-aux-rats
Une boîte d'allumettes enfin du mou pour notre chat.
3 Je n'suis plus l'maître chez moi, c'est mon chien qui fait la
loi
J'voudrai bien me marier, mais aucune fille ne lui plaît
Les filles sont un peu légères et elles ne pensent qu'à
s'amuser
Pour faire une bonne ménagère il ne faut pas se ménager
Y'aurait bien la p'tite Juliette, mais elle ne pense qu'à son
lit
Quand à la p'tite Antoinette, elle manque un peu de modestie
Y'a aussi la p'tite Charlotte
Mais elle n'aura pas de dote, elle ne supporte pas les chiens.