Chansons Folkloriques
Trés vieilles chansons

Un grand Merci à Kees Van Veen pour ces textes:
 

Ainsi qu'à Christian Cocq :  Et à Antonio Ibáñez Regales :


La Bamboche: Amis, buvons (Chanson berrichonne)

Amis, buvons, mes chers amis buvons,
mais n'y perdons jamais la raison.
A force d'y boire, on perd la mémoire,
on va titubant le soir, à tâtons,
et l'on court les rues à saute-moutons.

J'en ai tant bu de ce bon vin nouveau
qu'il m'a troublé l'esprit du cerveau.
Avant que je meure, donnez-moi sur l'heure
de ce bon vin blanc qui brille dans mon verre
et qui fait chanter tous les amants sur terre.
Amis, buvons ... (etc.)

Ah, si jamais je vais dedans les cieux,
je m'y battrai avec le bon Dieu.
A grands coups de lance, tapant sur les anges,
je leur ferai voir que c'est mon devoir
de boire du vin du matin au soir.
Amis, buvons ... (etc.)

Ah, si jamais je vais dedans l'enfer,
je m'y battrai avec Lucifer
à grands coups de sabre pour tuer le diable.
Je lui ferai voir que c'est mon devoir
de boire du vin du matin jusqu'au soir.
Amis, buvons ...


La Bamboche: J'ai fait-z-une maîtresse

J'ai fait-z-une maîtresse y a pas longtemps (bis).
J'irai la voir dimanche, dimanche j'irai,
demanderai le coeur de ma bien-aimée.

- Si tu t'en viens dimanche, n'y serai pas (bis);
je m'y ferai anguille dedans l'étang.
De moi tu n'auras pas contentement.

Si tu t'y fais anguille dedans l'étang (bis),
je m'y ferai l'ami du poissonnier,
je pêcherai le coeur de ma bien-aimée.

- Si tu t'y fais l'ami du poissonnier (bis),
je m'y ferai lièvre dedans le bois.
De moi tu n'auras pas de contentement.
Si tu t'y fais lièvre dedans le bois (bis),
je m'y ferai l'ami du chien courant,
j'attraperai le coeur de ma bien-aimée.

- Si tu t'y fais l'ami du chien courant (bis),
je m'y ferai la caille dedans le blé.
De moi tu n'auras pas de contentement.

Si tu t'y fais la caille dedans le blé, si tu t'y fais la caille,
je m'y ferai l'ami du moissonnier.
moissonnerai le coeur de ma bien-aimée.

- Si tu t'y fais l'ami du moissonnier (bis),
je m'y ferai le soleil, soleil couchant.
De moi tu n'auras pas de contentement.

Si tu t'y fais soleil, soleil couchant (bis),
je m'y ferai nuage pour te cacher,
je cacherai le coeur de ma bien-aimée.

- Si tu t'y fais nuage pour me cacher, si tu t'y fais nuage,
je m'y ferai l'étoile au firmament.
De toi tu n'auras pas de contentement.

Si tu t'y fais l'étoile au firmament (bis),
je m'y ferai la mer et l'océan.
Ton petit coeur, la belle, se perdra dedans.


La Bamboche : Laissez faire

Rossignol du bois sauvage,
messager des amoureux,
viens, porte-moi cette lettre
à ma tant jolie maîtresse
sur son lit couvert de fleurs.

Rossignol prend sa volée
au château de Moussenva.
Sur le sein blanc de la belle
chante une chanson nouvelle,
et la belle, elle s'éveilla.

Qui sont ces méchantes langues
qui sur moi font des chansons?
- Ce sont vos amis, la belle,
qui font des chansons nouvelles
sur vos premières amours.

Il faut laisser faire et il faut laisser dire,
il faut bien laisser chanter qui voudra,
car la fleur de jalousie,
elle restera toujours fleurie.
J'aimerai qui m'aimera.

La belle, je m'en vais dimanche,
je n'emporte rien de toi.
Donne-moi pour assurance
un bouquet de souvenance
pour me faire penser à toi.

Pour des gages d'assurance
je t'en ai bien trop donné.
Je t'y ai donné ma rose,
la plus belle de toutes les roses
qu'il y avait sur mon rosier.

Il faut laisser faire ... (etc.)

Ta rose, elle est bien chère.
Qu'elle m'a coûté d'argent!
Je t'ai donné double à double,
encore une fois le double,
la monnaie de six cents francs.

- Six cents francs, c'est pas grand-chose
après mon honneur perdu,
mon honneur et ma jeunesse.
Cherchez une autre maîtresse,
mais pour moi, n'y pensez plus!

Il faut laisser faire ... (2x)

Il faut laisser faire ... (3x)


La Bamboche: Si j'avais une amie

Si j'avais une amie, qu'elle m'aime bien,
de baisers et de fleurs je la couvrirais.
Si j'avais une amie, qu'elle m'aime guère,
je me jetterais dans la Loire, j'irais jusqu'à la mer.

Tu peux t'en aller comme un voleur,
changer de métier ou de couleur,
tu peux oublier tous tes malheurs,
tu traîneras partout ton trou dans l'coeur.

Si j’avais une amie, qu’elle m’aime bien,
et le jour et la nuit avec elle dormirais.
Si j’avais une amie, qu’elle m’aime guère,
je creuserais la terre, j’y trouverais de l’or.

Tu peux t’en aller ...(etc.)

Si j’avais une amie, qu’elle m’aime bien,
et l’été et l’hiver lui donnerais la main.

Tu peux t’en aller ... (etc.) (2x)

Tu peux t’en aller comme un voleur,
tu traîneras partout ton trou dans l’coeur.  (4x)


Nana Mouskouri : Le roi a fait battre tambour

Le roi a fait battre tambour (bis)
pour voir toutes ses dames,
et la première qu'il a vue
lui a ravi son âme. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)
 
- Marquis, dis-moi, la connais-tu? (bis)
Qui est cette jolie dame?
Le marquis lui a répondu:
- Sire roi, c'est ma femme. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)

- Marquis, tu es plus heureux que moi (bis)
d'avoir femme si belle.
Si tu voulais me l'accorder,
je me chargerais d'elle.
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)
 
- Sire, si vous n'étiez pas Roi (bis),
j'en tirerais vengeance,
mais puisque vous êtes le Roi,
à votre obéissance. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)

- Marquis, ne te fâche donc pas (bis),
tu auras ta récompense.
Je te ferai dans mes armées
Beau Maréchal de France. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)

- Adieu ma femme, adieu mon coeur (bis),
adieu mon espérance.
Puisqu'il te faut servir le Roi,
séparons-nous d'ensemble. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (bis)
 
La reine a fait faire un bouquet (bis)
de jolies fleurs de lyse,
et la senteur de ce bouquet
a fait mourir marquise. (bis)
Rataplan rataplan rataplan plan plan (3x)


Serge Kerval: Le prince d'Orange

C'est le prince d'Orange,
tôt matin s'est levé.
Il appela son page:
- Va seller mon coursier!
- Que maudit soit la guerre! -
Va seller mon cour-sier!

Il appela son page:
- Va seller mon coursier!
- Ah, nenni-da, mon prince,
où voulez-vous aller?
- Que maudit soit la guerre! -
où voulez-vous aller?

- Ah, nenni-da, mon prince,
où voulez-vous aller?
- Je veux aller en France
où le roi m'a mandé,
- Que maudit soit la guerre! -
où le roi m'a mandé.
Je partis sain-z-et sauve,
et j'en revins blessé
de trois grands coups de lance
qu'un Anglais m'a donné,
- Que maudit soit la guerre! -
qu'un Anglais m'a donné,

De trois grands coups de lance
qu'un Anglais m'a donné;
j'en ai un à l'épaule
et l'autre à mon côté,
- Que maudit soit la guerre! -
et l'autre à mon côté,

J'en ai un à l'épaule
et l'autre à mon côté,
et l'autre à ma mamelle.
On dit que j'en mourrai,
- Que maudit soit la guerre -
on dit que j'en mourrai.(bis)


Cora Vaucaire: Complainte du roi Renaud

Quand Renaud de guerre revint
tenant ses tripes dans ses mains,
sa mère était sur le créneau
qui vit venir son fils Renaud.

- Renaud, Renaud, réjouis-toi:
ta femme est accouchée d'un roi!
- Ni de la femme ni du fils
je ne saurais me réjouir.

Je sens la mort qui me transit.
Mère, faites dresser un lit,
mais faites-le dresser si bas
que ma femme n'entende pas.

Guère de temps y demeurerai:
à la minuit trépasserai.
Et quand ce vint vers la minuit,
le roi Renaud rendit l'esprit.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
que pleurent nos valets ainsi?
- Ma fille, en baignant nos chevaux
ont laissé noyer le plus beau.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
pour un cheval pleurer ainsi?
Quand le roi Renaud reviendra,
plus beaux chevaux ramènera.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
qu'est-ce que j'entends cogner ainsi?
- Ma fille, ce sont les charpentiers
qui raccommodent le plancher.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
quel habit prendrai-je aujourd'hui?
- Prenez le vert, prenez le gris,
prenez le noir pour mieux choisir.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
ce que ce noir-là signifie?
- Femme qui relève d'enfant,
le noir lui est bien plus séant.

Quand elle fut dans l'eglise entrée,
le cierge on lui a présenté.
Aperçut en s'agenouillant
la terre fraîche sous son banc.

- Dites-moi, ma mère, m'amie,
pourquoi la terre est rafraîchie?
- Ma fille, ne vous le puis cacher:
Renaud est mort et enterré.

- Renaud, Renaud, mon réconfort,
te voilà donc au rang des morts!
Renaud, Renaud, mon réconfort,
te voilà donc au rang des morts!

Ma mère, dites aux fossoyeurs
qu'ils fassent la tombe pour deux,
et que l'espace y soit si grand
que l'on y mette aussi l'enfant.

Terre, ouvre-toi, terre, fends-toi,
que j'aille avec Renaud, mon roi!
Terre s'ouvrit, terre fendit,
et si fut la belle engloutie.


FANDANGO DU PAYS BASQUE

Fandango du pays basque
Fandango c'est plus fantasque
Pour se jeter dans les bras d'un garçon
Une fille ne dit jamais non.
Tout le village est en fête
Et tout le monde est est poète
Chacun ce soir ne songe qu'à l'amour
La montagne fleurte avec l'adour.
Fandango , Fandango,
Rythme tous nos bravos
Et répète l'écho, de Sare à Bilbao.
C'est le chant des oiseaux
C'est le chant du ruisseau
C'est le chant de l'amour fandango.
Fandango du pays basque
Fandango c'est plus fantasque
C'est grâce à toi que l'on fait des folies
Qui sont bien le meilleur de la vie.
Et combien de mariage
On a vu dans le village
Sur tes accents si joyeux si vibrants
Et ton rythme qu'on a dans le sang.
Fandango , Fandango
Rythme tous les bravos
Et répète l'écho de Sare à Bilbao
C'est le chant des oiseaux
C'est le chant du ruisseau
C'est le chant de l'amour, fandango.


LE CHANT DU GARDIAN

Là-bas, du bout de l'horizon,
J'entends venir une chanson
Qui chante au soleil de Camargue
Ce refrain doux et profond.
C'est le chant d'un gardian de Camargue;
Belles filles, attendez son retour
Attendez, et pourtant prenez garde,
Car son chant c'est celui de l'amour.
Ladia, quand il reviendra,
Ladia, il vous sourira,
Ladia, puis il vous prendra dans ses bras.
Votre coeur dira oui, par mégarde,
Et alors votre coeur sera pris,
Car le chant d'un gardian qui s'attarde
Prend les coeurs et les garde pour lui.
O vous qui entendez ce chant,
Gardez vos belles fermement.
Le chant d'un gardian de Camargue,
C'est l'adieu pour un amant.


Volez Voiles douces

Paroles de P.J.Laspeyres
Musique de Daniel White

Mes amis des courts voyages
Sont revenus dans le port
Ils ont mis sur leur visage
Le masque doux de la mort.

Ils ne seront plus les mêmes
Moi, ni vous, ni lui, ni toi
Il manque celle que j'aime
Je n'ai plus rien dans les doigts.

Mes amis ont vu le monde
Mes amis que j'ai perdus
Et c'est leur voix que les ondes
Nous ont seulement rendue.

Adieu, adieu capitaine
Car le voyage est sans fin
Adieu ma vie ô ma reine
Qui dors avec un dauphin

Mes amis des courts voyages
Ont jeté par-dessus bord
Leurs aveux et leurs bagages
Et n'ont gardé que la mort.

Adieu donc port de ma peine
Dans les flots je vais dormant
Bercé par une sirène
Qui m'a pris pour son amant.

Volez voiles douces
Partez tour à tour
Noyez petit mousse
Vos chagrins d'amour.

Et puis oubliez tout
Et puis venez vers nous
Et puis tout est si doux
Et puis tourne la roue.

Mourez âmes douces
Partez tour à tour
La mer pousse pousse
Les chagrins d'amour.


Douce dame jolie
Guillaume de Machault.

Douce dame jolie
Pour Dieu ne pense mie
Que nulle ait seigneurie
Sur moi fors vous selement

Douce dame jolie
Tous les jours de ma vie
Sans nulle tricherie
Vous ai servie humblement


Mon coeur se recommande à vous

Paroles et musique de Roland de Lassus.

Mon coeur se recommande à vous
Tout plein d'ennui et de martyre
Au moins en dépit des jaloux
Faites qu'à Dieu vous puisse dire.

Ma bouche qui voulait rire
Et contait propos gracieux
Ne fait maintenant que maudire
Ceux qui m'ont banni de vos yeux.
Mon coeur se recommande à vous
Tout plein d'ennui et de martyre

Au moins, en dépit des jaloux
Faites qu'à Dieu vous puisse dire.


Cruelle départie

Air de cour XVII siècle.

Cruelle départie
Malheureux jour
Que ne suis-je sans vie
Ou sans amour.

Que ne puis-je te suivre
Soleil ardent
Ou bien cesser de vivre
En te perdant

Les jours de ton absence
Me sont des nuits
Et les nuits la naissance
De mille ennuis.

A qui veut voir l'image
Du désespoir
A mon triste visage
Le vienne voir.


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