Mano Solo

Merci à Cali pour tous ces textes
Allez viens

Allez viens
Nous construirons ensemble
La nouvelle, la nouvelle déchirure
Et je sais
Y'a des trucs qui s'oublient pas
Mais moi tu sais, j'oublie rien
Allez viens
Et c'est toi que j'pleurai demain
Quand tu m'auras laissé
Quand tu m'auras repris
Bien plus que tu m'auras donné
Allez viens
Y'a qu'? faire semblant de rien
  Juste un peu fermer les yeux
Rien qu'y croire un tout p'tit peu
Allez viens
Pleures dans mes bras
Tu vois y'a mille et une raisons
De pas rester seul comme un chien
Allez viens
Et c'est toi que j'pleurai demain
Quand tu m'auras blessé
Quand tu m'auras griffé
D'un regard trop lointain
Quand t'auras tout dis
Sans un mot
Dans l'arrière salle d'un bistrot
Et c'est toi que j'pleurai demain
Quand tout Paris me demandera
Et pourquoi ?
Et pourquoi ?
Et pourquoi t'es plus là ?
Allez viens
C'est sur qu'on peut rester tout seul putain
Mais on a vraiment toute la vie pour ça
Allez viens
Laisse toi faire
  On laissera nos casseroles au vestiaire
On ouvrira un peu les yeux
On s'sentira un peu moins vieux
Et c'est toi que j'pleurai demain
Quand tu m'auras laissé
Quand tu m'auras repris
 Bien plus que tu m'auras donné
Et c'est toi que j'pleurai demain
Quand tu m'auras laissé
Quand tu m'auras repris
Bien plus que tu m'auras donné
Allez viens
 


Allô Paris

Allô Paris il est si tard
Les doigts collés au combiné
Je relance encore avec l'espoir
De te parler j'ai beau savoir
Que ça me fout le cafard
Je peux pas m'empêcher d'y croire
La nuit sonne ses derniers coups
J'irai jusqu'au bout
J'aurais voulu quelque chose de bien
 J'aurais voulu que tu me dises viens
Et là debout sur le trottoir
Comme chaque soir je te raconte
L'histoire des larmes de rue
Dans les bars qui puent les regards moisis
Et les corps meurtris
Allô Paris tout est fini
Et putain Je suis fatigué
J'aurais voulu quelque chose de bien
J'aurais voulu que tu me dises viens
Allô Paris tout est fini
Tu m'as tout pris même l'envie
Tu ne te souviens plus de rien
Tu oublies un peu plus chaque matin
Ta mémoire coule le long des trottoirs
En noyant mon désir dérisoire
J'aurais voulu tout est fini
J'aurais voulu
Tout est foutu
Allô paris
J'aurais voulu


Chacun sa peine

Sur le quai chacun sa peine y'a des mariniers qui pleurent et de
leur tas de tôles moisies on entend monter leur cri et sur la
tête de ma mère moi je te jure qu'elle est belle la vie et
sur la tête de tous mes frères mais pas sur la tête de mon chien
lui c'est mon copain sur le quai chacun sa peine y'a des mariniers
qu'ont du chagrin et qui cultivent leur haine du soir au matin
Y'a plus de gazoil dans les cuves y'a plus que des chiens qui
s'usent les dents plantées dans la ferraille et qui livrent
L'ultime bataille sur le quai chacun sa peine il suffirait
vraiment d'un rien il suffirait qu'on les aime pour que les
hommes pensent a demain il suffirait qu'elles reviennent
les femmes parties avec de vrais marins que le tour du
monde les ramène jusqu'au canal Saint Martin


Je marche seul

Encore une histoire
Qu'on rebalance
Une histoire qui se déhanche
Une histoire qu'à pas de chance
Une histoire qu'a pas de sens
Une histoire pire qu'un sale dimanche
Une fraction dans l'errance d'un sale même de France
Je marche seul
Avec plus plus personne
A qui faire la gueule
Encore une histoire qui bave
Une histoire bien pèrave
Une histoire de laves
Pour un peu on se marave
Une histoire bien penonche
Une histoire qu'on enfonce
Une histoire pleine de ronce
Ouais je marche seul
Avec plus personne
A qui faire la gueule
Encore une histoire qui crève là
Sur le trottoir
On se tourne le dos
On crache son dernier glaviot
 Tous mes amis m'ont dit
Que c'était moi mon pire ennemi
Je marche seul
Avec plus personne à qui faire la gueule


Julie

Et tu viendras me servir
En bougeant autour de moi
Et je sentirais l'odeur
De sous tes bras
Et même tes cheveux gras
De l'odeur des frites
Me feront rêver et c'est dix fois
Que je recommande
Fais monter la pression Julie
Et pendant que t'y es
Mets-y un peu de picon
Fais monter la pression Julie
il est même plus question d'oubli
Allez sers moi encore une fois
Et si tu plantes tes yeux
 Dans mon ivresse
En essuyant tes verres avec tendresse
Et que petite soeur de malheur
Tu réveilles en moi l'inceste
Je ne te parlerai pas de ma femme
Qu'est partie même pas pour un autre
Et je ferai tout pour que tu croies
Que je suis un homme libre
Et si toi aussi t'en as marre
Et que tu te seras servi au comptoir
Dans la belle brochette de baveux
Qu'ont tous la même couleur
Au fond des yeux
Et que tu m'emmènes chez toi
juste parcequ'il fait chaud
Et qu'il n'y a rien d'autre a faire
Que de baiser
Un instant court instant
Un crachat dans le néant
 Juste pour pouvoir dormir
Enfin d'un sommeil de plomb
Et a mille bornes de l'espoir
Mais comblé pour un soir.


TOUJOURS  QUAND  TU  DORS

Je me sens si seul ce soir
Tu es là pourtant dans mon lit, dans ma nuit
Je f'rais mieux d'me coucher contre ton corps
Au lieu d'rester là à fumer encore et encore
Mais tu sais, pour moi
Y'a des choses simples qui n'le sont pas...
Et c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que moi j'dors pas
Comme un lamentin qui s'lamente
Dans les eaux troubles du manque
J'ai la mort aux trousses qui me fout les foies
Qui me hante, qui me tente
Qui me vante son antre
Et combattant immobile
J'écoute bouillir mon sang, ma bile
Et battre à mes tempes
Le décompte du temps
Et c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que j'veux pas crever...
Et la nuit s'éternise
Et moi j'penche comme la  tour de Pise
Fatigué sur un dernier dessin
Encore un qui raconte que j'me sens pas bien
Alors j'ai sommeil, mais j'veux pas dormir
Alors je veille, je sais qu'un jour tu vas partir...
Parceque c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que moi j'dors pas
Et le bleu du p'tit matin me délivre enfin
Et je fume mon dernier joint
Et c'est déjà demain...


JULIE

Tu viendras me servir , en bougeant autour de moi ,
et je sentirai l'odeur de sous tes bras .
Et même tes cheveux gras de l'odeur des frites ,
me feront rêver et c'est dix fois que je recommande...
Fais monter la pression Julie ,
et pendant que t'y es , mets y un peu de Picon ,
fais monter la pression Julie , il est même plus question d'oubli.
Allez sers moi! encore une fois ...
Et si tu plantes tes yeux dans mon ivresse ,
en essuyant tes verres avec tendresse ,
et que petite soeur de malheur , tu eveille en moi l'inceste .
Je ne te parlerai pas de ma femme ,
qu'est partie même pas pour un autre ,
et je ferai tout pour que tu croie que je suis un homme libre .
Et si toi aussi t'en as marre ,
et que tu te sera servi au comptoir ,
dans la belle brochette de baveux , q
u'ont tous la même couleur au fond des yeux ,
et que tu m'emmenes chez toi...
juste parcequ'il fait chaud , et qu'il n'y a vraiment rien d'autre a foutre que de baiser
Un instant , court instant , un crachat dans le néant ,
juste pour pouvoir dormir enfin d'un sommeil de plomb
et à mille bornes de l'éspoir , mais comblé pour un soir...


Quand tu me diras

Quand tu me diras que tu me vois plus , que tu m'as trop vu, que tu peux plus me voir. Quand tu me diras que tu me sens plus , que je sens trop fort , que je pue la mort. Quand tu me diras tout ces trucs là, moi , j'entendrai rien , je serai déja loin dans la musique qui m'emporte et qui me prend dans ses bras , la musique qui me rechauffe la tripe et qui pleure avec moi .
Quand tu me diras que j'te fais peur , quand tu me diras que ta vie est ailleurs, quand tu me diras que l'amour est un jeu d'enfants et que t'as plus quinze ans.Quand tu me diras que tous ces trucs là , moi j'entendrai rien , je serai déja loin dans la musique...
Quand tu me diras tous ces trucs là , moi j'entendrai rien . Tout ce que tu me dis , c'est des conneries . Moi , je penserai qu'a te prendre la main , elle sera toute froide mais ça fait rien , moi je serai déja loin , je serai parti dans la musique ...


Je suis venu vous voir

Je suis venu vous voir avant de partir , y avait personne ça vaut mienx comme ça , je savais pas trop quoi vous dire , croyez pas que j'vous abandonne même si , encore une fois , je vous laisse le pire : les larmes qu'on verse sur la mort d'un homme . Adieu mes amis , je m'srai bien battu encore , adieu mes amours , priez pour moi...
toi que j'aime , que j'ai aimé , compagnon d'un jour ou d'une année , déja tu sais que dans mon coeur même moisi flottent encore violence et tendresse ... mon existence ne tient pas qu'a ma graisse , je suis esprit avant dêtre un corp , je suis mort mais rien n'est fini , il reste ma voix et bien peu d'écrits .
J'avais surtout une grande gueule pour chanter des chansons d'amour pour Paris , sur la ptite scène du Tourtour...mes amis , ne pleurez pas , le combat continue sans moi , tant que quelqu'un écoutera ma voix je serai vivant dans votre monde a la con !
avec du sang plein les orbites , et même du plastique sur la bite je vais sûrement être recalé a l'examen du grand sage mais j'en profiterai quand même pour lui dire ce que j'en pense de l'existence , cette engeance , et s'il ne voit pas que je suis un ange alors qu'il change de boulot... et s'il veut , moi je prend sa place : y aura des filles et de la Ganja , des passion sans limites , nous nous battrons des ailes et nous volerons bourrés , nous mangerons des pommes envenimées et nous cracherons le mal comme un pépin, nous serons sincères comme jamais et nous serons beaux pour ça ...


Novembre

Je me dois d'un poème ,en cette journée de Novembre à la con.
Je me dois d'une lutte fut elle minuscule,je me dois d'un crachat , ja me dois d'un éclat.
Je me dois d'un souffle sur ce monde entier qui se refuse à moi, je me dois ta conquête.
Ca m'aurait plu d'écrire une chanson d'amour qui ne soit pas qu'une douleur.
Ca m'aurait plu de pendre à ton cou un petit sourir de vainqueur.
Peut être que mon discour aurait changé d'odeur et les gens se seraient dit :
"tiens , pour une fois qu'il ne chiale pas sa mère celui la !"
Je me dois d'un poème ,en cette journée de Novembre à la con.


Janvier

Janvier à ma fenetre , je regarde la rue , où sont plantés les êtres un rayon de soleil serait pas superflu . Au balcon de mon deux pieces , je fume en hiver , en crachant de bons vieux glaires comme j'aurai craché le noir de ma nuit. Comme j'aurai craché , la haine ou l'amour comme le fit ma mère en me cranchant moi.
Janvier à ma fenetre à mes pieds se dégorge le monde , je sais qu'en bas , au coin , quelque chose m'attends ou bien quelqu'un . Et les gens m'aiment parceque je suis triste , alors ,pourquoi ils veulent que je change ? Et les gens m'aiment parceque je suis seul , et les gens m'aiment parceque j'ai mal , et les gens m'aiment parceque je meurs à leur place en quelque sorte , drôle d'histoire , j'y comprends rien ...
Janvier à ma fenetre , je tire le rideau , rien ne sera plus jamais beau. Les gens qui vivent autour de moi savent bien à quel point je t'aime , ils ne voient pas bouger mes lèvres mais ils savent qu'elles parlent de toi. les gens qui vivent autour de moi ne me demandent plus a quoi je pense , ils savent que je vis un monde de glace, ils savent que leur sourire ne réchauffe que son porteur ils savent que jamais plus tu ne me tendras la main , ils voudraient bien que je t'oublie , que je les aime autant que tu me fais la gueule , les gens qui m'aiment sont bien seuls.
Et moi j'suis bien tout seul ,avec tout ces gens qui m'aiment , tout ces gens qui m'aiment ...


15 ans du matin

A 15 ans du matin j'ai pris par un drôle de chemin des épines
plein les bras je me suis troué la peau mille fois a 18 ans du
matin j'étais dans un sale pétrin jouant du poing de la chignole
de la cambriole du vol de bagnoles ça fait du temps
maintenant inexorablement passe le temps qui tue les enfants
A 18 ans du soir j'ai perdu la mémoire a 20 ans du matin j'ai
rencontré l'amour qui devait rimer avec toujours il a rimé
avec hier a 23 ans du matin tout seul comme tout un chacun les
yeux grands ouverts de ne rien voir j'ai peint des tableaux
tout noirs à 23 ans du soir j'ai perdu la mémoire à 24 ans du
matin la mort m'a serré la main et en me tapant un coup dans
le dos elle m'a dit salut et à bientôt a 27 ans du matin j'ai
chopé ma putain de guitare et à grand coup de butoir j'écrase
le cafard ca fait du temps maintenant inéxorablement
passe le temps qui tue les enfants à 30 ans du soir je t'abandonne ma mémoire


Pas du gâteau

y'en avait plein les jardins
Y'en avait plein les cours d'immeubles
Des p p'tits bambins
Des ptis parisiens
Et même des p'tits gavroches
Les deux mains au fond des poches
Qui te matent en coin
Avec des têtes de p'tits malins
Alors j'ai dit
Allez viens mignonne
on en fait un
on l'tiendra par la main
Tous les trois
on rigolera bien
Mais c'est là que t'as dit
Qu'la vie c'est pas du gâteau
Et qu'on fera pas de vieux os
On fera pas d'marmots
Pour leur gueuler tout haut
Qu'la vie c'est pas du gâteau
Même si je gagne pas ma vie
Et même si j'ai le SIDA
moi ça m'coupe pas l'envie
moi j'me dis pourquoi pas
J'voudrais mordre à pleine dents
Dans les joues roses d'un enfant
J'lui dirai salut mon p'tit gars
lui m'dirait salut papa
J'l'emmenerais faire des conneries
Tous les trucs qui sont pas permis
Comment guédra les meufs
Comment c'est qu'on fait la teuf
 moi tu vois avant d'crever
J'voudrais laisser couler
D'la morve d'un petit nez
Un p'tit sourire
un p'tit bout d'éternité
Tu m'dis que tout ça c'est des fantasmes
Et j'ai du mal à t'contredire
Mais j'voudrais quand même
Laisser une trace
Avant d'partir
Avant d'mourir
Et même si la vie
C'est pas du gâteau
Et qu'on fera pas de vieux os
On fera pas d'marmots
Pour leur gueuler tout haut
Qu'la vie c'est pas du gâteau


Sacré coeur

Et j'avais le sacré coeur gros comme ça et j'avais
le sacré coeur qui palpitait tout bas je savais même
pas pourquoi j'ai demandé aupassants  s'il avait été heureux
un court instant mais les touristes ne sont pas
tristes Ils te font des sourires gentils un peu gènés
mais très polis mais des fois va savoir pourquoi alors
que tout Paris t'ouvre les bras tu te retrouves collé
sur un pavé avec un sacré coeur gros comme toi et
même ces femmes tout autour de toi qui viennent du monde
entier pour te mater d'un regard qui fuit dans leurs
fantasmes d'un Pigalle remplit d'apaches du Belfégor
de la pyramide et la main de leur soeur dans
la culotte du pont de l'Alma et même ces femmes de
toutes les couleurs ne t'arrachent pas de cette torpeur
Qui t'es venue tu sais même plus d'où et qui te colle là
Partout quand des fois va savoir pourquoi alors que tout
Paris t'ouvre les bras tu t' retrouves collé sur un pavé
avec un sacré coeur gros comme ça et c'est pas pour
Ça que je vais aller courir dans le lit de la seine pour y
Dormir pas pour ça que je vais aller chialer dans la
cour d'un ancien trop ancien amour


 

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