Françoise Hardy : La page 6

... si ça fait mal ...
 
1991 (Paroles:- Françoise Hardy/Alain Lubrano, Musique:- Alain Lubrano)
 
the TV's broken
and the cat is asleep
there are no children in this home
and I wish I see you
I don't know why
but I'm down...
I don't know why
he's OK...
 
si tu m'arrêtes encore pour panser
le mal fait sans y penser
je t'inciterai à me chasser
peu à peu de tes pensées
même si ça fait mal...
 
agir d'instinct
gagner du terrain...
ne plus lui tenir la main
quand il va pas bien...
où tu les passes
toutes ces plombes?
qui il embrasse
qui il tombe?
 
si tu m'arrêtes encore pour changer
ton mal en bien prolongé
j'élimin'rai mon corps étranger
de ton coeur désagrégé
même si ça fait mal...
 
le temps déplace
les zones d'ombre
et les coups d'grace
en surnombre...
 
si tu m'arrêtes encore pour panser
le mal fait sans y penser
je t'inciterai à me chasser
peu à peu de tes pensées
 
si tu m'arrêtes encore pour changer
ton mal en bien prolongé
je ferai tout pour désagréger
cet amour non partagé
partager... prolonger...
pour changer... mes pensées...
même si ça fait mal...
 
 
Mode d'emploi
 
1996 (Paroles:- Françoise Hardy, Musique:- Alain Lubrano)
 
la tourner 7 fois dans sa bouche
à défaut la donner au chat
ne pas broncher quand il fait mouche
essayer qu'elle reste de bois...
 
la différence
pourrait bien
menacer l'autre joue...
son silence
ne dit rien
ne me dit rien du tout
des remous...
 
la planquer au fond d'une poche
et ne plus desserrer les dents
y a-t-il ou non anguille sous roche?
vers dans le fruit? fièvre dans le sang?
 
pour des raisons pratiques
-- me comprenne qui voudra --
j'aim'rais que l'on m'indique
où se trouve le mode d'emploi
 
je ploie
sous le poids
à chaque pas
chaque fois
je ploie sous le poids...
 
ne jamais le vider vraiment
ne pas en montrer tous les tours
ni se faire prendre la main dedans
en claquer des centaines par jour...
 
l'indifférence
peut très bien
servir de garde fou... voyez-vous:
son silence
ne dit rien
mais parle aussi beaucoup
très entre nous... entre nous...
 
pour des raisons techniques
-- me devine qui pourra --
j'aim'rais que l'on m'explique
un peu mieux le mode d'emploi
je ploie
sous le poids
à chaque pas
chaque fois
je ploie sous le poids...
 
 
Les Madeleines
 
1996 (Paroles:- Françoise Hardy/Alain Lubrano, Musique:- Alain Lubrano)
 
quand il s'en va chercher sa madeleine
il sent déjà le lait le caramel
mais s'il prend les vessies pour des lanternes
il s'ra saigné très vite aux quatre veines
 
doucement
gentiment
comme un enfant
innocent
 
boit-il du jus d'orange
ou fume-t-il des mélanges
qui lui font voir la mer
en plein désert?
 
quand il s'en va chérir sa Madeleine
quand je le vois courir à perdre haleine
ouvrir ses bras charmants à la vilaine
qui cassera ses dents de porcelaine
 
nez au vent,
en rêvant
comme un enfant
innocent
 
à quinze pieds du sol
il pare d'une auréole
les guêpes pas du tout folles
qu'il trouve en solde
 
quand il s'en va chercher sa Madeleine
je me mets à pleurer comme une mad(e)leine
il connaît pas vraiment les stratagèmes
qui datent pourtant d'avant Mathusalem...
 
et il s'en va croquer sa madeleine
puisqu'il la croit dorée sucrée au miel
et les gens rient de lui comme des baleines
but don't you take all this too personnel
 
nez au vent
en rêvant
comme un enfant
innocent
 
la tête dans les nuages
il part dans des voyages
où tous les marécages
sont transparents...
 
 
La beauté du diable
 
1996 (Paroles:- Françoise Hardy, Musique:- Rodolphe Burger)
 
destination
plus ou moins connue...
porté ou non
disparu?
pas sûr...
passé pas simple
avenir exclu...
 
la beauté du diable
le rend identifiable
entre tous...
sa beauté du diable
aveugle qui
la regarde en face
et malgré lui
cloue sur place
vous crucifie
par sa présence...
 
sans domicile
histoires décousues...
imprévisible
ambigü...
coeur pur...
vie dissolue
mort violante prévue...
 
la beauté du diable
le rend inoubliable
entre tous...
sa beauté du diable
entraîne qui
la voit de trop près
vers la folie
à jamais
vous démolit
par son absence...
 
 
L'obscur objet
 
1996 (Paroles:- Françoise Hardy, Musique:- Alain Lubrano)
 
vous êtes l'obscur objet
des désirs les plus clairs
mais vous restez figé
cramponné à quels repères?
 
vous la cible idéale
des flêches les plus légères
vous commettez le mal
en ne voulant pas en faire...
 
cessez
de vous poser les questions
qui servent
à rester sur vos positions
cessez
d'étouffer vos émotions
comme vous faites...
 
vous êtes le clair objet
des désirs les plus sombres
et moi-même d'ailleurs j'ai
tant couru après votre ombre...
 
cessez
de vous terrer dans une antre
qui sert
à cacher les peurs qui vous hantent
cessez
d'échapper à votre centre
comme vous faites...
 
moi
je décroche un peu
à force de marcher sur des oeufs
moi
j'appelle de mes voeux
des sauts beaucoup moins périlleux...
 
si
tel était l'enjeu:
que l'honneur soit sauf à vos yeux
si
vous n'allez pas mieux
j'ai morflé pour quoi nom de Dieu?
 
vous êtes l'obscur objet
des désirs les plus clairs
que vous découragez
à votre étrange manière...
 
vous êtes - en clair - sujet
aux pensées les plus sombres
pourquoi ne pas changer
juste une fois de longeur d'onde?
 
cessez
d'éluder le vrai problème
voyez
où vos préjugés vous amènent
cessez
d'incriminer qui vous aime
comme vous faites...
 
moi
-- désormais hors jeu --
je balance tout ce que je veux:
pas
de fumée sans feu
ni feu sans fumée dans les yeux...
 
vous
par contre - avouez-le -
ne trichez-vous pas quelque peu?
tout
ça n'est pas sérieux
faut-il dire tant pis ou tant mieux?
 
vous êtes l'obscur objet
des désirs les plus clairs
et vos moindres rejets
ont des effets pervers...
 
vous la cible idéale
vous le coeur en hiver
qui faites tant de mal
en ayant peur d'en faire...
 
 
Un peu d'eau
 
1996 (Paroles:- Françoise Hardy, Musique:- Jean Noël Chaléat)
 
un peu d'eau qui coule et scintille
puis s'arrête juste au bord de ses cils
et l'amour qui passe s'arrête aussi...
 
un peu d'eau... ce n'est rien dit-il
rien du tout: une petite escarbille
et le rêve qui passe s'envole aussi...
 
un peu d'eau et le temps change
le combat n'est pas fini
qui oppose le diable à l'ange
dresse la mort contre la vie...
 
accordez-lui
juste
un peu d'eau
dans son âme
un peu d'eau:
l'eau pure de ses larmes...
 
un peu d'eau au bord de ses cils
qui frémissent, redeviennent immobiles
et l'amour qui passe se fige aussi...
 
un peu d'eau... quand donc s'écrie-t-il
lâcherez-vous vos lubies infantiles?
et la haine qui passe le raffermit...
 
un peu d'eau et le ton change
le jour cède devant la nuit
quelque chose en lui se venge
quelque chose qui le détruit...
 
accordez-lui
juste
un peu d'eau
dans son âme
un peu d'eau:
l'eau pure de ses larmes
un peu d'eau
dans son coeur
un peu d'eau:
l'eau vive de ses pleurs...
 
un peu d'eau, un éclair qui brille
vient voiler un instant ses pupilles
et l'amour qui passe me trouble aussi...
 
un peu d'eau... c'en est trop dit-il
arrêtez ces délires imbéciles!
et le rêve qui passe se brise ainsi...
 
un peu d'eau pour qu'il s'épanche
-- il est son pire ennemi --
qu'il arrête de scier la branche
sur laquelle il est assis...
 
accordez-lui
juste
un peu d'eau
dans son âme
un peu d'eau
l'eau pure de ses larmes
 
un peu d'eau
dans son coeur
un peu d'eau
l'eau vive de ses pleurs...
 
La maison où j'ai grandi

Quand je me tourne vers mes souvenirs,
je revois la maison où j'ai grandi.
Il me revient des tas de choses:
je vois des roses dans un jardin.
Là où vivaient des arbres, maintenant
la ville est là,
et la maison, les fleurs que j'aimais tant,
n'existent plus.

Ils savaient rire, tous mes amis,
ils savaient si bien partager mes jeux,
mais tout doit finir pourtant dans la vie,
et j'ai dû partir, les larmes aux yeux.
Mes amis me demandaient: "Pourquoi pleurer?"
et "Couvrir le monde vaut mieux que rester.
Tu trouveras toutes les choses qu'ici
on ne voit pas,
toute une ville qui s'endort la nuit
dans la lumière."

Quand j'ai quitté ce coin de mon enfance,
je savais déjà que j'y laissais mon coeur.
Tous mes amis, oui, enviaient ma chance,
mais moi, je pense encore à leur bonheur.,
à l'insouciance qui les faisait rire,
et il me se,ble que je m'entends leur dire:
"Je reviendrai un jour, un beau matin
parmi vos rires,
oui, je prendrai un jour le premier train
du souvenir."

La temps a passé et me revoilà
cherchant en vain la maison que j'aimais.
Où sont les pierres et où sont les roses,
toutes les choses auxquelles je tenais?
D'elles et de mes amis plus une trace,
d'autres gens, d'autres maisons ont volé leurs places.
Là où vivaient des arbres, maintenant
la ville est là,
et la maison , où est-elle, la maison
où j'ai grandi?

Je ne sais pas où est ma maison,
la maison où j'ai grandi.
Où est ma maison?
Qui sait où est ma maison?
Ma maison, où est ma maison?
Qui sait où est ma maison? ...